L’ONG Afriwatch dénonce le rôle des entreprises minières dans l’empoisonnement de quelque 100.000 enfants à Kabwe en Zambie.
En décembre 2020, Afriwatch a déposé une plainte auprès de la Commission des droits de l’enfants des Nations Unies (CDE) au sujet de la contamination au plomb des enfants à Kabwe, en Zambie. Ce plomb émanait d’une mine jadis occupée par la filiale sud-africaine de la compagnie Anglo American.
Aujourd’hui, bien que la mine soit fermée, cette ONG congolaise spécialisée dans les ressources naturelles espère que les enfants et leurs familles obtiendront gain de cause comme l’explique son directeur, Emmanuel Umpula :
« Plus de 100.000 enfants ont été victimes de cette contamination qui a eu des effets sur leur croissance. Cela est en contradiction avec la Convention sur les droits de l’enfant. Comme la situation est extrêmement grave, nous avons demandé au Comité des Nations Unies sur le droit de l‘enfant de mener des investigations sérieuses pour établir les responsabilités et demander à ce que ces familles soient indemnisées. »
En plus d’Afriwatch, une seconde plainte a également été déposée en Afrique du sud par un collectif de victimes. Cette dernière est aussi soutenue par l’ONG congolaise. Richard Meeran, l’un des principaux avocats des victimes insiste sur le fait qu’Anglo American n’a fait aucun effort pour protéger la population :
« Anglo American dit ne pas être responsable en se justifiant par le fait qu’ils ne sont que des investisseurs dans la mine de Kabwe. Et pourtant dans notre plainte, nous estimons qu’ils ont une responsabilité en vertu de leur rôle de contrôle, de gestion, de supervision et de conseil à propos des aspects techniques et sécuritaires des opérations minières. Pour nous, cela n’a rien à voir avec son niveau de participation financière. Anglo n’a fait aucun effort pendant cette période pour s’assurer que la zone était assainie et que les communautés étaient protégées. »
Kabwe fait partie des lieux les plus pollués au mondeMalformations
Bien que la mine a été fermée il y a près de 20 ans, les effets de cette pollution au plomb restent palpables et les habitants en souffrent. Et Kabwe n’est un cas isolé, comme le rappelle Emmanuel Umpula :
« Il y a plusieurs cas de malformations qui ont été déclarés ici et là. Je pense qu’il y a besoin de mener des études pour arriver à déterminer de quelle manière les communautés qui vivent autour des zones minières sont impactées. Il y a plusieurs cas de malformations congénitales qui sont fréquemment déclarées. »
Il faut savoir qu’en août 2019, Human Right Watch avait également tiré la sonnette d’alarme sur la situation des enfants de Kabwe. L’ONG incitait le gouvernement zambien à épurer la zone polluée et à administrer des soins adéquats à ceux qui en ont besoin.
De notre côté, nous avons contacté la filiale sud-africaine d’Anglo American mais notre e-mail est resté sans réponse.
Source: Deutsche Welle Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée