Cinquante milliards de dollars, dont 10 pouvant être prêtés à taux 0, ont été rendus disponibles par le FMI dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, tandis que la Banque mondiale mobilise 12 milliards de dollars.
« Nous sommes confrontés à beaucoup d’incertitudes sur ce virus, notamment sur sa durée. Mais on a déjà constaté qu’il se répand rapidement, et que ses effets économiques sont pour un tiers direct, du fait des mises en quarantaine ou de l’arrêt des structures, et pour deux tiers indirects, avec un repli de la consommation et un resserrement des marchés », a indiqué Kristalina Georgieva, la directrice générale du Fonds monétaire international, qui annonce déjà une croissance 2020 « plus faible que celle de 2019 ».
La numéro 1 du FMI s’exprimait le 4 mars au cours d’une conférence de presse commune avec le président de la Banque mondiale, David Malpass, au cours de laquelle elle a appelé la communauté internationale à « en faire trop plutôt que pas assez » dans la lutte contre le virus.
L’Afrique prioritaire dans l’accès aux financements
Kristalina Georgieva a par ailleurs précisé que 50 milliards de dollars étaient « disponibles », dont 10 milliards qui peuvent être prêtés à taux zéro, pour les pays pauvres et en développement. « Ces sommes seront prêtés en fonction de quatre facteurs que sont la solidité du système de santé, la vulnérabilité aux chocs de prix, la dépendance aux exportations de matières premières et enfin la marge de manœuvre budgétaire de l’État », a-t-elle indiqué, précisant que l’Afrique subsaharienne serait « prioritaire » dans le processus.
La Banque mondiale avait quant à elle annoncé dès le 3 mars un plan d’urgence de 12 milliards de dollars pour aider les pays qui en ont besoin à « prendre des mesures efficaces » pour contenir l’épidémie, épargner des vies et atténuer l’impact économique du coronavirus. L’aide de la Banque mondiale prendra également la forme d’une assistance technique ainsi que de la mise à disposition de biens et de services, notamment d’équipements de laboratoire, a précisé David Malpass, lors de la conférence de presse.
Les 189 pays membres du Fonds monétaire international ont promis le 4 mars, à l’issue d’une conférence téléphonique du comité monétaire et financier international du Fonds, d’apporter « tout le soutien nécessaire pour limiter l’impact » de l’épidémie, en particulier pour les pays les plus vulnérables.
6 milliards de dollars pour le secteur privé
Interrogée sur la baisse surprise du taux de la Banque centrale américaine (- 0,5 point le 3 mars) – un geste inédit sous cette forme depuis la crise financière de 2008 -, Kristalina Georgieva a évoqué la nécessité de « prendre des mesures qui redonnent confiance ». « Le système financier est aujourd’hui plus solide et plus résilient » que lors des précédentes crises, a-t-elle déclaré, appelant à une réponse coordonnée à la crise.
Le président de la Banque mondiale a souligné pour sa part l’attention qu’il fallait prêter aux besoins de financement de court terme des entreprises, mettant en avant la mobilisation de 6 milliards de dollars par IFC, la filiale de l’institution internationale dédiée au secteur privé, qui contribue ainsi à 50 % au plan d’urgence de la Banque mondiale.
Les dirigeants du FMI et de la Banque mondiale avaient par ailleurs annoncé, la veille, que les journées de printemps des deux organisations, prévues du 13 au 19 avril, se tiendraient « en format virtuel ».
Source: Jeune Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée