En Afrique et particulièrement en Afrique du Nord et au Sahel, il faudra désormais compter avec l’Algérie. C’est l’un des principaux messages contenus dans le discours prononcé, hier à Addis-Abeba, par le président Abdelmadjid Tebboune, à l’ouverture des travaux du 33e sommet de l’Union africaine.
Le chef de l’Etat a affirmé que «la nouvelle Algérie en édification demeurera fidèle à ses principes et engagements et jouera, dorénavant, pleinement son rôle en Afrique et dans le monde».
L’Algérie, a insisté le chef de l’Etat, s’attellera, «toujours et inlassablement», au soutien des efforts visant l’instauration de la paix et de la sécurité en Afrique et continuera à «appuyer les initiatives tendant à résoudre les conflits, défendre les causes justes des peuples militant et combattant pour le recouvrement de leurs droits fondamentaux et l’exercice de leur droit à l’autodétermination (…)».
M. Tebboune a exprimé en outre l’engagement de l’Algérie à contribuer «plus efficacement au développement du continent africain».
Joignant l’acte à la parole, il a annoncé sa décision de créer une «agence algérienne de coopération internationale» à «vocation africaine», destinée à renforcer la coopération de l’Algérie avec les pays voisins, notamment avec les pays du Sahel. «J’ai décidé la création d’une Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement (Aldec) à vocation africaine», a déclaré Abdelmadjid Tebboune.
Cette agence aura pour principale mission «la concrétisation sur le terrain de notre volonté de renforcer l’aide, l’assistance et la solidarité avec les pays voisins, notamment les pays frères au Sahel», a-t-il souligné.
Une agence pour la coopération internationale
Le président Tebboune a expliqué que la création de cette agence s’inscrit dans le cadre de sa volonté «d’imprimer une nouvelle dynamique à la coopération internationale de l’Algérie, notamment en direction des pays frères en Afrique et au Sahel». «L’Algérie ne saurait ignorer les pays frères et voisins, encore moins le continent africain dont elle est partie intégrante et le prolongement naturel», a-t-il assuré. «Cette africanité nous l’avons quelque peu occultée, ces dernières années, parce que focalisés sur nos affaires intérieures, mais nous sommes aujourd’hui résolus à y revenir, rapidement et fortement, dans le cadre renouvelé de l’Union africaine et au niveau des relations bilatérales», a-t-il insisté.
S’agissant de l’ordre du jour des travaux du 33e sommet de l’organisation panafricaine, les chefs d’Etat africains ambitionnent, cette année, de faire taire le maximum d’armes au niveau du continent. Evoquant justement «le terrorisme, les conflits intercommunautaires et les crises pré- et postélectorales», le président de la Commission de l’UA, Moussa Mahamat Faki, a rappelé la variété des problématiques auxquelles l’Afrique doit faire face et souligné que si l’UA a récemment permis de faire avancer la paix en Centrafrique et au Soudan, de nombreux conflits persistent, comme en Libye, au Sahel et au Soudan du Sud, tandis que d’autres sont nés, notamment au Mozambique et au Cameroun.
Appelant à assortir l’action militaire au combat contre les «causes profondes» des conflits, comme la pauvreté ou l’exclusion, M. Faki a s’est fait l’écho de «la volonté de l’UA d’occuper un rôle plus important dans la résolution des conflits du continent et de cesser de laisser la main aux puissances et organisations extérieures».
La balle dans le camp des Africains
Concernant le conflit en Libye, le Conseil de la paix et la sécurité (CPS) de l’UA, réuni samedi en sommet, a proposé trois actions concrètes aux fins d’examen immédiat pour juguler la crise. La première action porte sur le déploiement d’une mission d’observateurs militaires africains pour surveiller le cessez-le-feu et établir le contact avec les parties libyennes dès que l’accord de cessation des hostilités est signé.
La deuxième action suggère la création d’un groupe de contact au niveau du Comité de haut niveau de l’UA sur la Libye pour surveiller les développements de manière régulière. Enfin troisièmement, le CPS devrait lancer un appel au Conseil de sécurité pour appliquer les sanctions prévues en cas de violation de l’embargo sur les armes.
Pour ce qui est du Sahel, le CPS a préconisé quatre grandes actions. Toutes ces propositions doivent être débattues aujourd’hui par les dirigeants africains qui ne cachent d’ailleurs pas leur colère d’avoir été ignorés par l’ONU dans le dossier libyen. Il leur incombe maintenant de prouver que les Africains peuvent solutionner eux-mêmes les problèmes auxquels ils font face.
Source: El watan/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée