Un évenement censé mobiliser des investisseurs et c’est l’occasion pour les autorités d’aller à la rencontre des Rwandais vivant à l’extérieur. À Bonn, ils étaient des milliers à venir écouter le président Kagame.
C’est une ambiance de fête qui a marqué l’évènement. Si lors des années précédentes la rencontre a été émaillée de débordements et d’échauffourées, cette année, ce n’est pas le cas à Bonn.
Les participants, des Rwandais et des hommes d’affaires, ont eu l’occasion de poser des questions, échanger avec les autorités venues du pays, notamment le président Paul Kagame aussi présent.
Opération séduction
Ce « Rwanda-Day » était notamment l’occasion pour Soraya Hakizumuremyi, ministre rwandaise du Commerce et de l’industrie, de séduire les jeunes de la diaspora.
« Nous avons des voitures assemblées par Volkswagen, nous produisons des Smartphones, des Smartphones made in Rwanda, nous avons des produits agricoles. Du piment transformé made in Rwanda. Mais pour avoir un grand succès, nous avons besoin de trois choses : le cadre légal, ce qui est fait, le soutien de l’Etat et surtout des jeunes talents. Nous avons besoin de vous les Rwandais de la diaspora, de vos compétences. C’est pourquoi je lance cet appel aux jeunes entrepreneurs de la diaspora. »
Message apparemment bien reçu par Alain qui est venu de Chicago aux Etats-Unis. Il se dit satisfait. Il est d’ailleurs l’une des rares personnes à accepter parler à notre micro.
« L’innovation et tout ce qui va avec, c’est grâce à la diaspora. Le Rwanda est un pays qui pousse et on va de l’avant. Et entre temps on a une bonne politique de gouvernance. La corruption est très basse, beaucoup plus basse qu’ailleurs en Afrique. Et en Afrique pour qu’on puisse bouger et faire quelque chose, on doit avoir ce patriotisme. »
Les craintes des opposants
Retourner travailler au pays, certains Rwandais de la diaspora sont loin de cette idée. D’ailleurs ils n’étaient pas tous présents à Bonn. Composée en l’occurrence de politiciens de l’opposition et de Rwandais de la société civile, ils ont de près ou de loin, un regard critique sur certains dysfonctionnements de la politique du pays.
Pour ces derniers, le but de l’évènement Rwanda Day, n’est pas celui de rencontrer toute la diaspora mais plutôt une partie, particulièrement les membres du parti au pouvoir et leurs sympathisants.
Les détracteurs de Rwanda Day pointent aussi du doigt les coûts faramineux de son organisation. Ils estiment que le déplacement seul du président Paul Kagame qui coûte à l’Etat, des centaines de milliers de dollars.
Ils dénoncent aussi la prise en charge de certains participants. Selon l’opposition rwandaise, d’autres participants ont été sommés de faire le voyage et à leurs propres frais, notamment les chefs d’entreprises.
Source: Deutsche Welle /Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-exaucée