Le prix Nobel de la paix a été attribué au Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed ce vendredi 11 octobre. Artisan d’une réconciliation spectaculaire de son pays avec l’Érythrée, il comptait parmi les favoris.
C’était le plus attendu des Nobel. Le prix Nobel de la paix a été attribué au Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed ce vendredi 11 octobre. Artisan d’une réconciliation spectaculaire de son pays avec l’Érythrée, il comptait parmi les favoris.
« Le Comité Nobel norvégien a décidé d’attribuer le Prix Nobel de la paix 2019 au Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed Ali pour ses efforts en faveur de la paix et de la coopération internationale, et en particulier pour son initiative décisive visant à résoudre le conflit frontalier avec l’Érythrée voisin », a déclaré l’organisation norvégienne.
« Le prix vise également à reconnaître l’ensemble des acteurs œuvrant pour la paix et la réconciliation en Éthiopie et dans les régions de l’Afrique de l’Est et du Nord-Est. »
Le Premier ministre éthiopien a, entre autres, mis fin à l’état d’urgence, libéré des prisonniers politiques, obtenu du Parlement la levée de l’interdiction des groupes d’opposition et s’est engagé à faciliter les investissements étrangers dans les secteurs clés de l’économie. Grâce à ces changements radicaux, l’homme de 43 ans est devenu très populaire auprès des jeunes.
Libertés démocratiques
« Je serai heureuse si le Dr Abiy remporte le prix Nobel de la paix et je crois qu’il le mérite. S’il gagne, ça l’encouragerait à faire plus pour l’Éthiopie », avait déclaré Merry Meles, une résidente d’Addis Abeba, avant cette annonce.
« Il a libéré des gens qui ont été oubliés dans les prisons pendant des siècles, absolument oubliés. C’est un acte majeur pour tout bon Éthiopien. Je suis un Éthiopien né et élevé ici, mais je n’ai jamais vu un dirigeant comme lui dans notre pays de toute ma vie. C’est une personne positive et j’espère qu’il aura beaucoup d’adeptes qui amèneront notre pays à une meilleure position », avait de son côté affirmé Bekele Bogale.
Abiy Ahmed a pris ses fonctions de premier ministre en avril 2018. Depuis, il n’a cessé de pousser l’Éthiopie vers de nouvelles libertés démocratiques et tente d’ouvrir le pays au monde extérieur après des décennies d’isolement.
En lice face à Greta Thunberg
Il était en lice en face de nombreuses personnalités comme la militante écologiste Greta Thunberg, et de différentes organisations, notamment Reporters sans frontières (RSF) ou l’agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR). En tout, 304 candidatures ont été déposées cette année, dont celle de Donald Trump, dont les chances de l’obtenir étaient considérées comme infimes.
Il succède au gynécologue congolais Denis Mukwege et à la Yazidie Nadia Murad, récompensés conjointement l’an dernier pour leur combat contre les violences sexuelles.
Source: Jeune Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-exaucée