Les Occidentaux ont refusé d’évincer le Libanais Ghassan Salamé, l’envoyé spécial de l’ONU en Libye, affirmant ne pas vouloir « changer de cheval au milieu du gué ».
Les trois membres africains du Conseil de sécurité ont échoué mercredi 16 octobre à obtenir la nomination d’un émissaire conjoint de l’Union africaine (UA) et de l’ONU pour la Libye, les Occidentaux refusant d’évincer le Libanais Ghassan Salamé, selon des diplomates. « Ne changeons pas de cheval au milieu du gué », ont fait valoir les Etats-Unis et les Européens lors d’une très longue réunion à huis clos demandée par l’Afrique du Sud, la Côte d’Ivoire et la Guinée équatoriale, a rapporté un diplomate requérant l’anonymat.
La Russie et la Chine n’ont pas réellement penché dans un sens ou un autre, selon d’autres diplomates. Pékin a plaidé pour « l’harmonie » du Conseil, a précisé l’un d’eux. « On peut reparler plus tard » de l’idée africaine, ont estimé d’autres Etats.
L’UA est aux « abonnés absents »
Un projet de texte africain, obtenu par l’AFP et demandant au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, « de prendre les mesures nécessaires pour s’assurer de l’implication effective de l’Union africaine avec l’objectif de résoudre la crise libyenne » n’a pas recueilli, loin de là, l’unanimité requise, selon plusieurs diplomates.
« Ghassan Salamé envoie un rapport à l’Union africaine tous les quinze jours et il n’a jamais de retour », assure l’un d’entre eux. Depuis le début du conflit en Libye, l’UA est aux « abonnés absents », n’est pas présente physiquement en Libye, avec une représentation seulement dans la Tunisie voisine, ajoute une autre source diplomatique en faisant part de l’incompréhension des Occidentaux face à la demande africaine.
Source: Le Monde Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée