Le Zimbabwe a licencié vendredi plus de 200 médecins du secteur public en grève depuis plus de deux mois pour réclamer un meilleur salaire afin de les protéger d’une inflation galopante
Les médecins ont été licenciés après des audiences disciplinaires tenues en leur absence, le gouvernement du président Emmerson Mnangagwa s’opposant à une force de travail réticente.
D’autres employés du secteur public disent qu’ils ne peuvent pas aller travailler parce qu’ils n’ont pas d’argent. La police a empêché mercredi une poignée de fonctionnaires de se rendre dans les bureaux du gouvernement avec une pétition réclamant un meilleur salaire.
Les médecins subalternes et moyens des hôpitaux publics sont en grève depuis le 3 septembre. Ils souhaitent que leur rémunération indexée sur le dollar américain empêche l’érosion de leurs gains en raison d’une inflation à trois chiffres.
Les médecins ont défié une décision de justice rendue le mois dernier selon laquelle leur action était illégale et qu’ils devaient retourner au travail. Les patients sont refoulés des hôpitaux car il n’y a pas de médecin pour les soigner.
Le Conseil des services de santé a déclaré dans une déclaration qu’il avait auditionné 213 médecins et que 211 avaient été reconnus coupables de s’être absentés du travail sans motif valable. Seuls deux médecins ont assisté aux audiences.
La commission prévoit de faire venir 516 des 1 601 médecins du gouvernement pour des audiences disciplinaires.
Tawanda Zvakada, porte-parole de l’Association des médecins de l’hôpital du Zimbabwe, a déclaré qu’il ne pouvait s’empresser de commenter.
L’association a déjà accusé le gouvernement d’intimidation.
Le gouvernement a annoncé le mois dernier avoir doublé les salaires des médecins. Ils ont dit que cela était insuffisant, car cela ne ferait qu’augmenter leur salaire mensuel à environ 2 000 dollars zimbabwéens (130 dollars).
Les Zimbabwéens sont les premières victimes de la pire crise économique de la décennie, caractérisée par une pénurie de devises, de carburant, de carburant et d’électricité et de médicaments.
La crise a été aggravée par une sécheresse qui a laissé plus de la moitié de la population dans le besoin d’aide alimentaire et contraint le gouvernement à se démener pour des dollars rares pour importer des céréales.
Mnangagwa a demandé de la patience alors que son gouvernement tente de réparer l’économie. Mais l’espoir s’estompe qu’il pourra mettre fin à des années de troubles économiques qui ont caractérisé le règne de feu Robert Mugabe, qui a été évincé lors d’un coup d’état militaire il ya deux ans.
Source: Reuters Afrique/Mis en ligne : Lhi-tshiess Makaya-exaucée