L’ancien président centrafricain Michel Djotodia a atterri vendredi 10 janvier au matin à l’aéroport de Bangui, en provenance de Cotonou, au Bénin. Il y vivait en exil depuis sa chute, en 2014.
Les rumeurs le disaient avide d’un retour à Bangui depuis l’arrivée d’un autre ancien président, François Bozizé, fin décembre en terres centrafricaines. Michel Djotodia a, à son tour, mis fin à son exil ce 10 janvier, comme l’a confirmé son avocat, Me Nick Kaufman, à Jeune Afrique.
L’ancien chef de l’État, arrivé à Bangui à 8 h 40, heure locale, avait décollé de Cotonou, au Bénin, quelques heures plus tôt, à bord d’un avion de Royal Air Maroc. Un important dispositif sécuritaire, dont des éléments de la garde présidentielle, était déployé à l’aéroport.
« Il est temps de faire la paix »
« J’ai décidé de rentrer parce que j’ai constaté que la Centrafrique est en train de sombrer », a-t-il déclaré dans un court discours retransmis sur les ondes de la radio nationale. « Je suis en venu en homme de paix », a-t-il insisté.
Quelques heures après son arrivée, Michel Djotodia a été reçu par le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra. Les deux hommes ont « longuement parlé de la paix », a confié à Jeune Afrique un conseiller du président centrafricain. « Contrairement à Bozizé, les intentions de Djotodia sont claires : il est revenu aider dans le cadre de la paix », assure ce proche de Touadéra.
Si aucune rencontre entre François Bozizé et Michel Djotodia n’est pour l’heure prévue, Michel Djotodia a tenu à saluer le retour de celui qu’il a renversé en mars 2013. « Il est temps de faire la paix », a-t-il affirmé.
Le retour de Bozizé a tout changé
Michel Djotodia vivait en exil au Bénin depuis sa chute, en 2014 et affirmait encore il y a peu, via ses proches, s’y plaire et y apprécier sa nouvelle vie. Mais le retour de François Bozizé semble avoir changé la donne, tout comme la perspective de la présidentielle prévue en décembre 2020. Il était ces dernières années resté en contact avec certains chefs de guerre centrafricains, notamment Noureddine Adam.
Chef de l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), membre de la rébellion de la Séléka, Djotodia s’était auto-proclamé président de la République le 24 mars 2013 après le renversement de François Bozizé. Il avait démissionné en janvier 2014, sous la pression internationale.
Source: Jeune Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée