La banque centrale du Zimbabwe a gelé le compte d’une société chinoise accusée de manipuler la monnaie locale, qui a perdu du terrain face au dollar sur le marché noir cette semaine.
Le pays d’Afrique australe a réintroduit le dollar du Zimbabwe en juin dernier, mettant ainsi fin à une décennie de dollarisation, mais cela a entraîné une inflation galopante, qui, selon les économistes, a atteint 520% en décembre.
Le gouverneur de la Banque de réserve du Zimbabwe (RBZ), John Mangudya, dans un communiqué publié vendredi soir, a désigné la Chine Nanchang non cotée comme manipulateur de devises.
Mangudya a déclaré que la cellule de renseignement financier (CRF) de la RBZ avait identifié Nanchang comme une entreprise qui avait utilisé des millions de dollars zimbabwéens pour acheter des billets verts sur le marché noir, affaiblissant l’unité locale.
Nanchang est le principal entrepreneur pour la construction d’un barrage qui devrait fournir de l’eau à Bulawayo, la deuxième plus grande ville du Zimbabwe, frappée par la sécheresse, entre autres contrats gouvernementaux.
« La CRF a ordonné le gel du compte identifié en attendant une analyse plus approfondie et entreprend une surveillance continue pour identifier plus de coupables impliqués dans les transactions sur le marché parallèle », a déclaré Mangudya.
La banque centrale n’a pas précisé si le compte était détenu auprès de RBZ ou d’une autre banque.
Un porte-parole de Nanchang n’a pas pu être joint immédiatement pour commenter.
Le dollar zimbabwéen s’échangeait à 25 pour un dollar américain sur le marché noir samedi contre 22 la semaine dernière. Sur le marché officiel, la monnaie locale était fixée à 17.
L’année dernière, la banque centrale a temporairement gelé les comptes appartenant à quatre sociétés pour les mêmes charges.
Un affaiblissement de la monnaie ainsi que des pénuries de liquidités, de devises, de carburant et d’électricité sont parmi les symptômes de la pire crise économique au Zimbabwe à laquelle le gouvernement du président Emmerson Mnangagwa est confronté.
Source: Reuters Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée