Au Malawi, le 3 février, la Cour constitutionnelle a décidé d’annuler l’élection présidentielle de l’an dernier pour des irrégularités durant le scrutin. De nouvelles élections doivent être organisées dans les 150 prochains jours mais le président Peter Mutharika compte bien se défendre.
Jusqu’à ce 5 février, la présidence s’était contentée de relayer la décision de la Cour constitutionnelle d’annuler les résultats de la présidentielle de l’an dernieret le président était resté silencieux. Peter Mutharika aurait pu prendre exemple sur Uhuru Kenyatta qui avait officiellement respecté une décision de justice similaire tout en étant en désaccord avec elle, il y a deux ans, au Kenya.
Ce 5 février, le porte-parole de la présidence a annoncé que Peter Mutharika ferait appel. Il dispose de six semaines pour le déposer. Des sources estiment qu’il pourrait le faire dès cet après-midi. Peter Mutharika invoque une erreur judiciaire et « une attaque contre les fondements de notre démocratie ».
Tipp-Ex et doubles votants
Il s’agit en l’occurrence de la décision des juges de revoir la définition du mot « majorité », désormais considéré comme majorité absolue alors que le Malawi utilisait un système à majorité relative depuis son indépendance en 1964. Il sera en revanche plus difficile pour lui de contester la grossière utilisation de correcteur Tipp-Ex sur les bulletins ou les cas de doubles votants.
En attendant l’appel de Peter Mutharika, les lignes commencent déjà à bouger à Lilongwe, la capitale. Le nouveau vice-président, Saulos Chilima, se place en faiseur de rois. Arrivé troisième du scrutin, il s’est dit ce mercredi matin ouvert à une alliance avec n’importe quel parti.
Source: RFI Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée