Comment les États africains peuvent-ils financer leurs infrastructures et leurs services publics dans un contexte d’augmentation rapide de l’endettement ?
Le processus de développement économique induit des financements importants destinés à la mise en place d’infrastructures et de services publics. L’essentiel de ces financements est couvert par l’endettement, notamment public. L’encours de la dette publique africaine s’inscrit ainsi en hausse depuis le début de la décennie 2010. En 2018, elle s’est élevée à 1 330 milliards de dollars, soit 60 % du PIB continental, ou encore 1 060 dollars par habitant. Cette augmentation, bien que marquée par des disparités fortes selon les pays, interroge sur la viabilité de l’endettement des États et pose la question du financement de leur processus de développement.
Des situations d’endettement public très contrastées
Après avoir connu une forte décrue dans les années 2000, en lien avec les annulations de dette octroyées dans le cadre de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés, l’encours de la dette publique a repris une trajectoire ascendante au début de la décennie 2010. Le poids relatif de la dette publique africaine est ainsi passé d’un point bas de 35 % du PIB en 2010 à 60 % du PIB en 2018 (soit + 25 points de PIB). Ce taux d’endettement public moyen de l’Afrique reste toutefois encore nettement inférieur aux sommets atteints avant l’entrée en vigueur des allègements de dette (autour de 100 % du PIB) et, répétons-le, les situations d’endettement des pays sont loin d’être uniformes.
Source: Le Point Afrique /Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée