Le président sud-soudanais, Salva Kiir, et le chef rebelle, Riek Machar, se sont mis d’accord jeudi pour former un gouvernement d’union nationale à la date butoir de samedi. Une étape cruciale pour mettre fin à six ans de guerre civile ayant ravagé le pays.
Le président sud-soudanais Salva Kiir, et le chef rebelle Riek Machar ont annoncé jeudi 20 février s’être mis d’accord pour former à la date-butoir de samedi un gouvernement d’union nationale, une étape considérée comme cruciale pour mettre fin à six ans de guerre civile.
« Nous sommes convenus de former le gouvernement dans deux jours, le 22 février (samedi). Nous discutons encore sur d’autres questions et j’ai confiance que nous parviendrons à une solution », a déclaré Riek Machar, à l’issue d’une rencontre à Juba avec Salva Kiir. Le chef de l’État a confirmé que les deux hommes s’étaient entendus pour gouverner ensemble, après deux précédentes tentatives qui s’étaient soldées par des échecs.
C’est l’accusation d’avoir fomenté un coup d’État portée par Salva Kiir, appartenant du peuple Dinka, à l’encontre de Riek Machar, son ex-vice-président, membre de l’ethnie nuer, qui est à l’origine du déclenchement de la guerre civile en décembre 2013.
Et en juillet 2016, une autre expérience de gouvernement d’union avait pris fin abruptement quand de violents combats avaient opposé les troupes de Riek Machar à la garde présidentielle de Salva Kiir, dans Juba.
Salva Kiir a annoncé qu’il allait dissoudre jeudi le gouvernement actuel et nommer vendredi Riek Machar à l’un des postes de vice-président, comme le prévoit l’accord de paix conclu en septembre 2018 à Addis Abeba.
Vers une dissolution du gouvernement
« En tant que président, je nommerai les vice-présidents et je commencerai en nommant Riek demain matin (vendredi). Je dissoudrai le gouvernement aujourd’hui (jeudi) et un nouveau gouvernement sera formé le 22 », a-t-il déclaré. « Ce sont des changements qui amèneront la paix », a promis le chef de l’État.
La formation d’un gouvernement d’union nationale était le point clé de l’accord de paix de 2018. Les deux précédentes échéances pour former ce gouvernement n’avaient pas été respectées, des désaccords persistant sur la création d’une armée nationale unifiée, le nombre d’États régionaux et les garanties portant sur la sécurité de Riek Machar
Le président Kiir a annoncé jeudi que ses hommes seraient en charge de la sécurité de la capitale, ainsi que de celle Riek Machar. Il a appelé les quelque 190 000 personnes qui vivent toujours dans des camps placés sous protection de l’ONU dans tout le pays à en sortir, car une « nouvelle ère de paix est arrivée« .
Les États-Unis saluent l’accord
Les Etats-Unis ont salué l’accord trouvé au Soudan du Sud entre le président Salva Kiir et le chef rebelle Riek Machar pour former un gouvernement d’union nationale.
Tibor Nagy, haut responsable du département d’Etat américain chargé de l’Afrique, s’est félicité sur Twitter de « l’engagement fort pris par le Dr Machar » pour cette étape attendue de longue date et considérée comme cruciale pour mettre fin à six années de guerre civile. Les États-Unis donnent environ un milliard de dollars par an à Juba, essentiellement en aide humanitaire.
Entamée en décembre 2013, la guerre civile au Soudan du Sud, marquée par des atrocités de masse, a fait selon une estimation quelque 380 000 morts et contraint quatre millions de personnes à fuir leurs foyers.
Source: France 24 /Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée