La pandémie de Covid-19 freine l’économie burundaise car les produits venant de Chine n’entrent plus dans le pays.
Pour le moment, aucun cas suspect de coronavirus n’a encore été annoncé officiellement au Burundi. Mais la chute des importations semble avoir enrayé l’économie du pays.
Les conséquences du Covid-19 se font sentir sur les produits importés de Dubaï ou de la Chine. Il s’agit essentiellement d’articles électroménagers, textiles ou de téléphones portables.
Dans la galerie Flic en Flac, Anésie Niyonkuru a un magasin de vêtements pour hommes. Beaucoup de ses articles sont importés de Chine. Depuis le début de l’épidémie de coronavirus, les affaires tournent au ralenti. Depuis deux jours, Anésie n’a vendu aucun article :
« On n’importe plus et on ne vend presque pas. Avec la déclaration du coronavirus, on ne voyage plus pour importer. La vie est donc bloquée pour certains, voire pour tous parce qu’il n’y a pas de mouvements pour générer de l’argent. C’est inutile d’augmenter les prix alors qu’on n’a pas de clientèle. Avant le Covid-19, on écoulait les produits, on payait le loyer, en bref on pouvait subvenir à tous les besoins et réimporter. Mais comme on ne vend plus, on est dans le rouge. »
Les clients se font rares
Aline Karirengera possède un magasin d’électroménager depuis sept ans à l’avenue de la Mission. Elle prend l’exemple d’un poste récepteur radio pour expliquer le problème :
« Concernant la qualité, les produits importés et ceux de chez nous sont différents. Ailleurs, ces piles sont payées en dollars alors qu’ici chaque pièce coûte 1.500 francs burundais. Cet appareil coûte 190.000 francs burundais au moins. On n’importe plus car on n’a pas vraiment pas de clientèle. »
A deux cent mètres de son magasin, Christophe Ndihokubwayo négocie le prix d’un réfrigérateur avec son client. Depuis deux semaines, malgré la raréfaction des produits, il n’a pas augmenté le prix de vente de sa marchandise :
» Même avant, quand on importait encore les marchandises, il ne s’achetait pas à moins de 550.000 francs burundais. Désormais, on ne fait que vider les stocks. Le prix n’a pas changé, il est resté le même. Si tu payes on procède à l’emballage, et c’est tout. »
La semaine dernière, le gouvernement burundais a déclaré la suspension provisoire des missions officielles à l’étranger, sauf celles qui sont jugées hautement stratégiques.
Source: Deutsche welle Afrique /Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée