Le premier tour de l’élection présidentielle est prévu pour le 27 décembre, mais l’épidémie de coronavirus pose la question de l’organisation des élections dans les temps. Depuis plusieurs jours court à Bangui la rumeur d’une pétition à l’Assemblée nationale afin de prolonger le mandat du président Touadéra.
Il ne s’agit pas d’une pétition mais d’une initiative prise par plusieurs députés selon le deuxième vice-président de l’Assemblée nationale. Il faut se préparer à un possible glissement du scrutin, explique Mathurin Dimbélé.
« Nous sommes en train de prévoir un cas de figure occasionné par cette pandémie qui s’impose à tout le monde. Nous nous proposons la solution suivante. Que lorsque le processus électoral en cours est arrêté pour cas de force majeure il faut que le chef de l’Etat reste en place jusqu’à la reprise du processus électoral et jusqu’à l’installation du prochain président de la République. Et c’est la même chose pour l’Assemblée nationale et pour toutes les autres institutions. »
L’opposition est sceptique. « La COD 2020 exprime son inquiétude sur la volonté de Touadéra de tripatouiller la Constitution afin de se maintenir au pouvoir, explique Maître Nicolas Tiangaye, porte-parole de la coalition d’opposition. Il est techniquement impossible sur le plan du droit de prolonger le mandat du président de la République. Voilà pourquoi nous pensons que la question de la prorogation du mandat du président de la République est une question d’une gravité extrême parce quelle va entraîner une instabilité dans le pays. »
Mathurin Dimbélé assure que la proposition de loi prévoit un supposé glissement de 6 mois maximum. Elle aurait déjà le soutien de plus de 100 députés et devrait être déposée très bientôt au bureau de l’Assemblée nationale.
Source: RFI Afrique/Mis en Ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée