A six jours de la célébration du 60e anniversaire de l’indépendance malgache, où sont les résultats promis par le chef de l’Etat concernant la restitution des Îles Eparses ? C’est la question que se posent les partis et associations mobilisés sur ce dossier. Hier vendredi, ils ont tenu un rassemblement devant l’ambassade de France, à Antananarivo, pour demander la restitution de ces îles et interpeller les autorités des deux pays. Chapelet d’îlots inhabités qui entoure Madagascar, les îles Éparses sont sous souveraineté française mais revendiquées par la Grande Île depuis le début des années 1970.
« Iles malagasy : stop au colonialisme », « Français, lors des prochaines élections, ne soyez plus complices d’un président démagogue et néo-colonialiste »… Devant ces banderoles suspendues en face de l’ambassade de France, quelques dizaines de manifestants se sont rassemblés.
Pour Toavina, l’un des participants, la promesse du chef de l’Etat, Andry Rajoelina, de trouver une solution pour la restitution de ces îles avant le 26 juin, n’est plus qu’un lointain espoir. « Les îles malagasy sont à nous Malgaches. Il n’y a pas de discussions sur ce point ! Cela fait plus de quarante ans que la résolution de l’ONU demandant à la France la restitution des îles éparses à Madagascar est sortie et je suis tellement déçu qu’on ne parvienne pas à concrétiser quelque chose. »
Seule une session de négociations entre la France et Madagascar a eu lieu en novembre dernier. Elle avait acté en tout et pour tout « d’un différend sur la question de souveraineté. »
Face à des discussions au point mort, les manifestants ont interpellé le président malgache, comme Elia Rabevahiny, secrétaire général du parti nationaliste « Otrikafo ». « Tu avais parlé de restitution et tu avais dit « rassemblons nos forces, aidez-moi ! » Etait-ce seulement de belles paroles ? Face aux actes de défiance de la France, on ne voit pas d’action de la part des autorités. Qu’est-ce qui empêche l’Etat Malgache de sortir un décret qui spécifie que ces îles, qui sont dans le zone économique exclusive de Madagascar, nous appartiennent ? Les autorités peuvent promulguer une loi qui dit que l’on intègre ces cinq îlots dans les régions les plus proches de notre pays. »
Des propositions que ces organisations ont adressé à Andry Rajoelina dans une lettre ouverte.
Source: Rfi Afrique/Mis en : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée