Le manque de vitamine D est courant dans les régions peu ensoleillées. Mais contrairement aux idées reçues, les populations des pays africains ont elles aussi des carences en cette vitamine essentielle pour le corps.
Le niveau de vitamine D dans le corps humain est directement lié au rayonnement du soleil. Lorsque les rayons UV atteignent la peau, l’organisme est en mesure de produire de la vitamine de façon autonome. Seuls 10 à 20% des besoins sont couverts par des apports nutritionnels.
Pas étonnant, donc, que plus de 30% des personnes qui vivent en Allemagne et 40% en Europe présentent un déficit en vitamine D, particulièrement en hiver. Ce qui l’est davantage, c’est que de nombreux habitants d’Afrique manquent aussi de celle que l’on surnomme la « vitamine du soleil ».
Le manque de vitamine D chez les enfants peut entraîner des problèmes de croissance
Selon une étude réalisée par des chercheurs kényans sur une population de 21.500 personnes de 23 pays africains et publiée dans la revue scientifique « The Lancet », un habitant sur trois souffre ainsi d’une grave carence en vitamine D en Afrique.
Jörg Reichrath est médecin-chef à la clinique dermatologique de Homburg, dans le sud-ouest de l’Allemagne. Depuis 35 ans, il suit de près cette vitamine particulière.
« Je pars du principe que les peuples indigènes d’Afrique présentent encore un taux élevé de vitamine D et que les populations qui ont adapté leur mode de vie à la ville ou qui se couvrent pour des raisons religieuses ont des carences en vitamine D. C’est lié au fait de sortir avec des vêtements, mais aussi de travailler dans des espaces fermés. »
L’urbanisation comme facteur de carence, c’est ce que supposent aussi les auteurs kényans de l’étude. Les chercheurs ont d’ailleurs constaté que le manque de vitamine D est beaucoup moins élevé dans les régions rurales.
La vitamine D essentielle pour le squelette, mais pas seulement
Si l’on accorde autant d’attention à la vitamine D, c’est parce qu’elle a une fonction bien plus importante qu’on ne le supposait encore récemment.
Le manque de vitamine D est moins répandu en milieu rural
La vitamine D que nous absorbons par le soleil ou la nourriture ne devient active qu’après avoir subi quelques modifications métaboliques. Le « calcitriol » libéré par les reins dans le sang sert ainsi à la régulation du taux de calcium dans le corps et à la formation des os.
C’est pour cela qu’une grave carence en vitamine D peut entraîner le rachitisme chez les enfants en bas-âge ou l’ostéomalacie chez les adultes.
Mais il n’y a pas que les reins qui transforment et utilisent la vitamine D. « Presque tous les organes du corps humain ont des récepteurs de vitamine D », explique le Dr. Jörg Reichrath, « et on sait maintenant que la plupart synthétisent eux-mêmes la vitamine. Cela sert par exemple á réguler la sécrétion d’insuline dans le pancréas ou à certains processus de croissance mais aussi à réguler la tension artérielle. »
Conséquence, le corps a besoin de bien plus de vitamine D que le taux minimum de 12 nanogrammes par millilitre de sang encore de référence.
Le manque de vitamine D serait aussi un facteur aggravant pour la Covid-19
Le manque de vitamine D est également cité dans des cas de maladies cardio-vasculaires, de diabète de type 2 ou encore de certains cancers. Et une autre étude, menée cette fois par une université allemande, vient d’établir un lien entre le manque de vitamine D et les formes graves de la Covid-19 chez des patients atteints de ces maladies.
Les chercheurs kényans soulignent eux aussi l’importance de la vitamine D pour le système immunitaire. Ils plaident pour que les carences en vitamine D deviennent une préoccupation majeure des autorités sanitaires africaines.
En attendant, Jörg Reichrath recommande la prise de compléments en vitamine sous forme de comprimés, même si cela ne peut pas remplacer le soleil.
Source: Deutsche welle Afrique /Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée