Les Nations Unies et l’Union européenne ont condamné l’utilisation par le gouvernement malien de la force meurtrière lors de manifestations appelant le président Ibrahim Boubacar Keita à démissionner et l’ont exhorté à libérer les dirigeants de l’opposition détenus.
Vendredi, la dernière et troisième manifestation de masse tenue depuis le début des manifestations début juin est devenue violente, la police tirant sur des manifestants, dont certains avaient occupé les bâtiments de l’État à Bamako.
Les manifestants ont demandé à Keita de démissionner pour son échec à annuler la violence des groupes djihadistes et des milices ethniques, et pour les résultats contestés des élections législatives de mars.
Le gouvernement a reconnu que quatre personnes avaient été tuées vendredi. L’opposition a déclaré que les policiers avaient tué au moins huit autres personnes lors de petites manifestations samedi. Plusieurs dirigeants du M5-RFP, la coalition menant les manifestations, ont également été arrêtés.
Dimanche soir, dans une déclaration, la mission de l’ONU au Mali, l’Union africaine, le bloc régional ouest-africain CEDEAO et l’Union européenne ont critiqué le vandalisme des manifestants mais ont réservé leurs critiques les plus vives aux autorités.
Les puissances internationales et régionales craignent que les troubles politiques au Mali ne sapent leurs campagnes militaires contre les insurgés islamistes dans la région du Sahel en Afrique de l’Ouest. L’ONU compte plus de 13 000 soldats de maintien de la paix au Mali.
Les organisations « condamnent le recours à la force meurtrière dans le contexte du maintien de l’ordre public et invitent toutes les parties prenantes à faire preuve de retenue », selon le communiqué.
Il a ajouté que les dirigeants du M5-RFP arrêtés ce week-end devraient être libérés « pour créer les conditions d’un dialogue politique ».
Le M5-RFP, une coalition de dirigeants religieux, politiques et de la société civile, a à plusieurs reprises rejeté les concessions offertes par Keita comme insuffisantes, y compris son offre samedi de dissoudre la Cour constitutionnelle comme le M5-RFP l’a demandé.
Dimanche, le chef de file du M5-RFP, le religieux musulman Mahmoud Dicko, a exhorté ses partisans à garder son calme. « Nous pouvons vraiment trouver et obtenir tout ce que nous voulons grâce à la patience et au bon comportement », a-t-il déclaré à la radio française.
Source: Reuters Afrique / Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée