A deux jours du scrutin présidentiel, les marchés et supermarchés sont pris d’assaut. Chacun veut faire des réserves par crainte d’un avenir incertain
Au marché de la Riviera Palmeraie, les clientes rencontrées sont venues faire le plein de produits de première nécessité. Toutes veulent être sûres d’avoir le minimum à la maison pour tenir quelques jours après l’élection présidentielle du 31 octobre.
« On a déjà fait nos achats pour les stocker à la maison. Ce sont les petits condiments qu’on vient acheter ici à la Palmeraie », explique cette dame.
« Vu que je ne travaille pas aujourd’hui, je profite en même temps pour faire des achats parce qu’avec la situation on ne sait jamais ce qui va se passer », estime une autre habitante.
Une autre femme dresse la liste de ses courses : du poisson, de la viande, de l’huile, des bananes.
« On ne sait jamais en fait. Donc il vaut mieux prévenir que guérir. On n’a pas le choix de toutes les façons. On ne sait pas non plus ce qui peut arriver. Donc c’est nécessaire. »
Des commerçants pas rassurés
Ceux qui profitent de la situation sont les commerçants comme Margueritte, vendeuse de pattes de bœufs. Ses recettes quotidiennes ont connu une hausse importante : « Je suis en train de découper la viande pour mes clientes. Les gens ont peur alors ils font leur marché. Ils paient plus que d’habitude. »
Mais la peur touche également les commerçants. Kassoum, l’un des bouchers du marché de la Riviera Palmeraie, ne cache pas ses craintes sur la situation politique : « Actuellement nous avons aussi peur. On ne sait pas quand la crise peut se déclencher donc nous même qui vendons avec les couteaux, on a peur. »
Nous quittons le marché de la Palmeraie, pour nous rendre dans un supermarché à l’entrée de la Riviera Golf dont le parking est rempli de véhicules.
A l’intérieur, difficile de circuler. Ici aucune mesure barrière contre la Covi-19 n’est respectée.
Des supermarchés débordés
Myriam, la gérante du supermarché, explique que cette affluence dure déjà depuis plusieurs jours.
« Cela fait pratiquement dix jours qu’on est dedans. Du matin au soir, dès l’ouverture du magasin. »
Tout comme au marché de la Palmeraie, les clients de ce supermarché ont peur des violences qui pourraient se produire après l’élection.
« Par rapport à la situation du pays, nous sommes un peu inquiets donc par précaution, nous nous approvisionnons. Nous avons acheté du riz, de l’huile, en fait les aliments de première nécessité parce que on ne sait pas ce qui nous attend. »
« Nous sommes tous venus nous approvisionner. Avec tout ce qu’on entend on ne sait ce qui va advenir, donc il vaut mieux se mettre un peu à l’abri en matière de nourriture pour éviter de trop sortir. Hier j’étais déjà là, je encore venu aujourd’hui pour d’autres choses. »
Tous ici retiennent leur souffle. Avec les violences de ces dernières semaines, les Ivoiriens s’attendent à de nouveaux incidents avant ou après le scrutin de samedi prochain.
Source : Deutsche Welle Afrique/Mis en ligne :Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée