Auxillia Mnangagwa, l’épouse du président zimbabwéen, a démenti toute implication dans une affaire de trafic d’or, après que son nom a été cité vendredi dans des documents judiciaires.
La semaine dernière, une responsable du secteur minier avait été arrêtée à l’aéroport d’Harare, juste avant d’embarquer pour Dubaï, avec six kilos du métal précieux dans son bagage à main, d’une valeur de plus de 300 000 euros sur le marché international. Six autres personnes ont été interpellées dans cette affaire.
L’épouse du président Emmerson Mnangagwa, Auxillia, et leur fils Collins, ont été cités comme les propriétaires présumés de cet or retrouvé dans les bagages de Henrietta Rushwaya.
« Je n’ai aucune interaction ni implication illégale avec Henrietta Rushwaya », s’est défendue la première dame dimanche soir dans un communiqué. « S’il existe des éléments à charge contre moi, je mets au défi la police de les présenter au pays, sans peur ni favoritisme », a-t-elle ajouté.
« Je suis au service des intérêts de la nation (…). Je ne m’implique pas dans des activités illégales égoïstes et bornées comme la contrebande d’or », a-t-elle insisté.
« Crime organisé »
C’est lors de l’interrogatoire de Henrietta Rushwaya et des agents du renseignement l’accompagnant que le nom de l’épouse du président a été cité. « En voyant que ces trois-là avaient été interceptés », un quatrième inculpé, un employé de l’entreprise de Rushwaya, « a expliqué à des agents de police et d’immigration que l’or appartenait à la première dame », selon l’accusation.
Les suspects ont alors avancé que le fils du président était celui qui cherchait à exporter l’or vers Dubai. « Les accusés ont affirmé cela en sachant bien que c’était faux, pour chercher à insuffler la peur et faciliter la sortie du pays de cet or », selon l’accusation. Le procureur Garudzo Siyadhuma a décrit cette affaire comme « un exemple classique du mode opératoire du crime organisé ». « Le réseau est bien plus étendu », a-t-il ajouté lors d’une audience la semaine dernière.
Cette affaire intervient alors que les autorités cherchent à neutraliser une importante contrebande d’or dans le pays, estimée autour de 100 millions de dollars par mois.
Source : Jeune Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée