Aucun candidat n’a battu campagne dans les zones en proie au terrorisme au Burkina Faso. La plupart promettent de mener des actions contre ce fléau.
La campagne électorale pour la présidentielle et les législatives du 22 novembre s’achève ce vendredi (20.11.2020) au Burkina Faso. Si cette campagne s’est déroulée sans incident, l’insécurité qui règne dans certaines parties du pays constitue la principale préoccupation des candidats.
Souvent entremêlées à des conflits intercommunautaires, ces violences ont fait 1.200 morts et un million de déplacés. Des pans entiers du territoire sont inaccessibles.
Une lecture comparée des différents programmes de société confirme, sans surprise, que le défi sécuritaire reste le point qui revient le plus dans les prévisions des treize personnes désireuses de s’installer dans le palais de Kosyam.
Unir et sécuriser les Burkinabè
Près de 6.500.000 électeurs sont attendus aux urnes ce dimanche au Burkina Faso
Dans les programmes exposés durant les meetings, la réconciliation nationale et surtout la sécurité sont les principaux thèmes évoqués par l’ensemble des candidats.
Cela est une évidence pour Siaka Coulibaly. L’analyste politique pense qu’il s’agit pour ces candidats, « de passer par la case de la cohésion sociale dans laquelle on retrouve la notion de réconciliation nationale. D’autres mettent l’accent sur la réorganisation de l’armée et des services de sécurité. Certains candidats vont jusqu’à proposer des négociations avec les groupes qui sont en rébellion ».
Négocier avec les groupes armés n’est pas une solution envisagée par le président sortant, candidat à sa propre succession Roch Marc Christian Kaboré. Celui-ci a annoncé une résistance « au prix du sang ».
Le chef de file de l’opposition politique, Zéphirin Diabré, estime pour sa part que la négociation est possible.
Certains Burkinabè déplorent toutefois le fait qu’aucun candidat, à commencer par l’actuel président du Burkina Faso, n’ait battu campagne dans les zones en proie au terrorisme.
Rendre l’armée forte
Le candidat aux législatives Saidou Maiga, proche du pouvoir et maire de Falagountou dans la région du Sahel, pense qu’il ne suffit pas d’aller battre campagne dans les milieux touchés par le terrorisme. « Ce qu’on attend d’un chef d’Etat », explique-t-il, « ce n’est pas de prendre les armes pour se retrouver à toutes les frontières ou bien dans toutes les zones où les terroristes sévissent. Ce qu’on attend d’un parti au pouvoir, d’un exécutif, c’est de mettre les moyens à la disposition des FDS (forces de défense et de sécurité) et ça a été fait », soutient Saidou Maiga.
L’ancien journaliste Do Pascal Sessouma se veut pacifiste. Dans son projet de société, il envisage de démilitariser le Burkina Faso et d’affecter le budget en armement à d’autres secteurs prioritaires de développement.
Au-delà des questions sécuritaires, d’autres points de convergences figurent dans les programmes des candidats. L’analyste Siaka Coulibaly relève par exemple que « les secteurs comme l’économie ou les secteurs du développement c’est-à-dire ceux qui sont généralement couverts par le gouvernement, sont aussi un point commun à tous les candidats ou chacun essaie d’apporter des idées et des propositions nouvelles pour améliorer l’existant ».
Source: Deutsche Welle Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée