Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo rappelle que « le soutien des Etats-Unis à la liberté de religion est inébranlable ».
Les Etats-Unis ont ajouté lundi 7 décembre le Nigeria à leur liste noire des pays « particulièrement préoccupants » en matière de liberté religieuse, considérée comme « la première des libertés » par le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo. « Le soutien des Etats-Unis à la liberté de religion est inébranlable », a-t-il précisé sur Twitter. « La liste noire annuelle montre que quand la liberté religieuse est menacée, nous agissons », a-t-il prévenu.
Les autres pays de la liste sont les mêmes qu’en 2019 : Arabie saoudite, Birmanie, Chine, Corée du Nord, Erythrée, Iran, Pakistan, Tadjikistan et Turkménistan. Mike Pompeo n’y a pas ajouté l’Inde, malgré la recommandation en ce sens d’une commission consultative sur la liberté de religion internationale qui avait dénoncé au printemps une « détérioration drastique » sous le gouvernement du premier ministre indien Narendra Modi, proche allié de Donald Trump.
Le Soudan, retiré en 2019 de la liste des pays « particulièrement préoccupants », quitte cette année également celle, intermédiaire, des Etats « sous surveillance », à la faveur de « réformes courageuses » menées par les autorités de transition. Celles-ci se sont rapprochées de Washington, qui a aussi décidé récemment de retirer Khartoum de sa liste noire des Etats soutenant le terrorisme. Mike Pompeo n’a pas précisé les raisons de la mise à l’index du Nigeria, qui avait été déjà placé « sous surveillance » en 2019.
La voie à des sanctions
Dans son dernier rapport sur la liberté religieuse dans le monde publié en juin, le département d’Etat américain relevait les tensions entre les autorités et le groupe chiite radical Mouvement islamique au Nigeria, dont les manifestations sont régulièrement réprimées dans le sang. Il relevait que l’interdiction de cette organisation en 2019 avait été dénoncée par l’Eglise catholique nigériane, qui y voit une menace pour la liberté de religion en général.Lire aussi « Nous avons trop de mal à nous nourrir » : au Nigeria, les pillages d’aide alimentaire se multiplient
Le rapport évoque également des arrestations de musulmans pour avoir mangé en public dans l’Etat de Kano durant le jeûne du ramadan. L’inscription sur la liste noire peut ouvrir la voie à des sanctions, notamment au retrait de l’aide financière du gouvernement américain, si les pays désignés ne prennent pas des mesures pour corriger les entraves à la liberté religieuse qui leur sont reprochées par Washington.
Mike Pompeo, un chrétien évangélique fervent, a fait de la défense de la liberté de religion sa première priorité en matière de droits humains, un domaine par ailleurs peu mis en avant par l’administration de Donald Trump.
Source: Le Monde Afrique/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée