L’utilisation du vaccin d’AstraZeneca reste toujours problématique après la suspension de la campagne en Afrique du Sud, ceci en dépit de l’annonce positive de l’OMS à son sujet.
La lutte contre la Covid-19 et la course pour avoir accès aux vaccins se poursuit. Sur le continent africain, l’Afrique du Sud, un des rares pays à avoir été livré en vaccin, s’est dite prête mercredi à revendre ou échanger un million de doses du vaccin AstraZeneca, qu’elle a écarté au profit de celui de Johnson&Johnson. Le doute persiste en effet au sujet de l’efficacité du vaccin AstraZeneca sur le variant local du coronavirus, ceci en dépit du feu vert de l’OMS.
Les experts de l’Organisation mondiale de la santé l’assurent, le vaccin d’AstraZeneca peut être utilisé même en présence de variants du coronavirus. Le docteur Alejandro Cravioto est le président du Groupe stratégique consultatif d’experts (SAGE) sur la vaccination, il explique que « …même s’il y a une réduction de la capacité de protection de ce vaccin, en particulier concernant les formes graves de la maladie, il n’y a aucune raison de ne pas recommander son utilisation. Même si on a la circulation d’un variant dans un pays, nous ne voyons aucune raison pour l’instant pour ne pas utiliser le vaccin AstraZeneca comme indiqué pour pouvoir réduire le niveau de maladie grave dans cette population. »
Des propos rassurants, mais face au doute l’Afrique du Sud préfère commencer à vacciner les agents de santé en première ligne dans la lutte contre la Covid-19, la semaine prochaine, avec un vaccin qui est toujours en cours de test, celui de Johnson & Johnson.
Un choix judicieux selon le professeur Willem Hanekom, directeur de l’Africa health research institute qui reconnait toutefois que c’est un problème que Johnson&Johnson n’ait pas encore été approuvé par l’autorité de régulation » il pourrait être utilisé dans le cadre d’une étude car il est approuvé pour être utilisé dans ce cadre. Les études pourraient donc être modifiées pour en faire ce que nous appelons des études de phase 3B où tous ceux qui reçoivent le vaccin font l’objet d’un suivi… » précise t-il.
Une étude du vaccin Johnson&Johnson en Afrique du Sud, dans le cadre d’essais internationaux, a montré qu’il était efficace à 57% pour prévenir la Covid-19 sous sa forme modérée ou sévère lors d’un test effectué lorsque le variant était dominant.
Il offrirait par ailleurs une protection encore meilleure contre les maladies graves, avec une efficacité de 85% après 28 jours.
De son côté, le CDC, l’organe de lutte contre la Covid-19 de l’Union africaine, se veut rassurant et indique être en pourparlers avec Johnson&Johnson pour la fourniture de doses de vaccin. Le CDC précise par ailleurs que les lots de vaccins attendus de l’initiative Covax et via la Task Force de l’UA restent sûrs.
Source: Deutsche Welle Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée