Après un an d’interruption des manifestations hebdomadaires à cause du Covid-19, des milliers d’Algériens sont redescendus dans la rue, vendredi à Alger, pour relancer le « Hirak », le mouvement de contestation pro-démocratie.
La ferveur populaire est de retour dans les rues d’Alger. Un an après l’arrêt des manifestations, des milliers de personnes ont bravé l’interdiction de se rassembler pour défiler, vendredi 26 février, dans le centre de la capitale algérienne. L’objectif des manifestants : raviver la flamme du Hirak, ce mouvement initialement dirigé contre un cinquième mandat de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika, qui s’est progressivement transformé en vaste contestation contre le régime algérien.
Malgré l’interdiction des rassemblements pour des raisons sanitaires, plusieurs cortèges se sont formés en début d’après-midi dans des quartiers populaires, notamment à Bab El Oued, pour rejoindre le centre-ville, selon des témoignages recueillis par l’AFP.
« C’est grandiose. C’est comme les grands vendredis du Hirak », a confié un protestataire, à propos des marches hebdomadaires interrompues le 13 mars 2020 en raison de la crise sanitaire.
Les forces de l’ordre ont utilisé matraques et gaz lacrymogènes sur une grande artère de la capitale quand des manifestants ont forcé un barrage de police pour rejoindre la Grande Poste, lieu emblématique des rassemblements des manifestants antirégime, selon une vidéo publiée sur le site Interlignes.
« Un État civil et pas militaire »
« Ni islamiste, ni laïc mais hirakiste », pouvait-on lire sur une affiche brandie par la foule qui scandait « Un État civil et pas militaire », slogan phare de la contestation.
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Des camions de la police ont pris position à proximité des principales places du centre-ville et des barrages filtrants ont été installés sur plusieurs axes routiers menant à la capitale.
À Alger, les manifestants semblaient au moins aussi nombreux que lundi dernier quand des milliers de personnes avaient défilé à l’occasion du deuxième anniversaire du Hirak, selon des témoins.
Des rassemblements étaient également en cours en province, notamment à Bejaïa, en Kabylie (nord-est), et à Oran (nord-ouest), où un pilier des droits de l’Homme, l’universitaire Kadour Chouicha, a été interpellé, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).
Source : France 24/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée