Le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeyba, a prêté serment hier au siège provisoire du Parlement, installé en 2014 à Tobrouk, à l’est de la capitale Tripoli.
Ainsi, après des années d’impasse dans un pays divisé en deux camps, l’un à l’est, l’autre à l’ouest, A. Dbeyba a été désigné Premier ministre par intérim le 5 février par 75 responsables libyens de tous bords, réunis à Genève sous l’égide des Nations unies, en même temps qu’un Conseil présidentiel de trois membres.
Le nouveau gouvernement d’unité nationale a obtenu mercredi un vote de confiance des députés. Il remplace aussi bien le gouvernement d’union nationale (GNA) de Fayez Al Sarraj, installé en 2016 dans l’Ouest et reconnu par les Nations unies, que le cabinet parallèle de Abdallah Al Theni, basé dans la Cyrénaïque (est), région contrôlée par les forces du maréchal Khalifa Haftar.Advertisements
Le nouvel Exécutif est chargé d’unifier les institutions du pays et d’assurer la transition d’ici les élections du 24 décembre, date à laquelle sa mission devrait prendre fin. Il est composé de deux vice-Premiers ministres, 26 ministres et six ministres d’Etat. Cinq ministères, dont deux régaliens, les Affaires étrangères et la Justice, ont été attribués à des femmes, une première pour ce pays de quelque 7 millions d’habitants.
Abdelhamid Dbeyba est un notable de Misrata (ouest), surtout connu pour avoir occupé des postes de responsabilité sous El Gueddafi. Sous le régime de ce dernier, il a dirigé la Compagnie libyenne d’investissement et de développement (Lidco). Son cousin, Ali Dbeyba, homme d’affaires, a fait objet avec lui d’enquêtes en Libye et ailleurs pour des malversations. Il est membre du forum ayant voté le nouvel Exécutif. Proche d’Ankara, il a qualifié la Turquie de pays «frère», «allié», un «vrai partenaire» avec lequel il compte développer des relations commerciales au plus haut niveau, dans une interview accordée le 7 février à l’agence turque Anadolu.
L’Exécutif de Dbeyba est en face de nombreuses épreuves. En effet, la fin des combats entre les deux camps libyens à l’été 2020, suivie par la signature d’un accord de cessez-le-feu en octobre, est loin d’assurer la stabilité du pays. La Libye est confrontée à la loi des milices et la présence de mercenaires étrangers et aux ingérences des pays voisins et des grandes puissances. Entre-temps, sévit la corruption.
Source : El watan/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée