L’Union européenne a approuvé ce mercredi la création d’une mission d’entraînement militaire pour aider les Forces armées mozambicaines dans la lutte contre la menace croissante des groupes terroristes djihadistes . L’accord doit être ratifié par les ministres des Affaires étrangères de l’UE lors d’une réunion prévue le 12 juillet.
Les violences dans le nord-est du pays ont fait 2 800 morts et forcé près de 800 000 à se déplacer depuis 2017, selon l’ONU. Parmi eux, au moins 364 000 sont des enfants et, à la suite du conflit, souffrent de problèmes de santé mentale, comme l’a prévenu Save The Children ce mercredi, rapporte Efe.
La France, l’Espagne, l’Italie et le Luxembourg se sont montrés disposés à répondre à la demande du Portugal et à participer à cette mission européenne, selon des sources diplomatiques citées par France Presse (AFP). Les partenaires n’ont pas encore précisé quelles troupes composeront la mission, mais le Portugal a déclaré en mai qu’il était prêt à contribuer à la moitié. Le pays a déjà envoyé des instructeurs au Mozambique après l’attaque de la ville côtière de Palma le 24 mars par des groupes djihadistes armés actifs dans la province de Cabo Delgado , à la frontière avec la Tanzanie. C’est une enclave où se développent également des projets gaziers millionnaires menés par la multinationale française Total. L’attaque, qui a conduit à un siège de la ville qui a duré plusieurs jours, a fait des dizaines de morts.
Les attaques se sont intensifiées l’année dernière, mais jusqu’à présent le président du Mozambique, Filipe Nyusi, était réticent à toute aide étrangère et insistait sur la souveraineté du pays, indépendant depuis 1975. L’armée, mal entraînée et équipée, a reçu jusqu’à maintenant l’aide d’entreprises de sécurité privées. Le gouvernement de Maputo avait engagé pendant un an la société de sécurité sud-africaine Dyck Advisory Group pour fournir un soutien aérien aux forces terrestres mozambicaines via des hélicoptères d’attaque légers.
La coalition internationale contre l’État islamique, créée pour lutter contre le djihadisme en Irak et en Syrie, a accepté lundi de déplacer le focus de son activité vers l’Afrique , avec pour objectif des zones comme Cabo Delgado.
Les dirigeants de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont convenu la semaine dernière d’envoyer des troupes au Mozambique pour combattre les groupes terroristes opérant dans le nord-est du pays depuis plus de trois ans. Connus sous le nom d’ Al-Shabab (les jeunes, en arabe), qui n’est pas apparenté au groupe homonyme originaire de Somalie et se fait appeler l’État islamique d’Afrique centrale (ISCA), ils sèment la terreur depuis 2017 dans le nord du pays, dans une province marquée par la pauvreté et la majorité musulmane.
Crise humaine
Conséquence du conflit avec les groupes djihadistes, Cabo Delgado connaît également une grave crise humaine . L’Union européenne a annoncé ce mercredi qu’elle allait affréter un vol avec 15 tonnes d’aide d’urgence fournies par le Portugal et l’Italie.
Le vol devrait arriver ce samedi dans la ville de Pemba, dans le nord du pays, avec une aide humanitaire et du matériel médical. Ce premier envoi sera suivi de deux autres dans les prochains jours pour compléter les 15 tonnes d’aide.
L’initiative est un autre des efforts du bloc européen pour stabiliser la crise à Cabo Delgado, auquel il a alloué 17 millions d’euros jusqu’à présent cette année.
Source : El Païs / Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée