En Ouganda, une taxe de 12% sur les données mobiles est entrée en vigueur au début du mois. Objectif : augmenter les revenus de l’État, et remplacer la taxe sur les réseaux sociaux, contournée par une large partie de la population. Alors que le pays est en plein confinement, frappé par une nouvelle vague de cas de Covid-19, beaucoup s’inquiètent de plus avoir les moyens de recharger leur crédit internet.
Devant un stand de recharge téléphonique, Isaac craint de ne plus pouvoir accéder à internet à cause de la nouvelle taxe sur les données mobiles. « Ça rend tout plus compliqué : on est en confinement, on ne peut rien faire, mais on a au moins besoin d’internet pour rester actif ou pour pouvoir travailler. »
Cet impôt indirect de 12% sur internet remplace la taxe sur les réseaux sociaux mise en place en 2018, et que de nombreux Ougandais contournaient par l’utilisation d’un VPN. C’était le cas de Neston, commerçant. « Cette fois-ci, je ne vais pas avoir d’autre choix que de payer, j’ai besoin de données mobiles pour contacter mes partenaires commerciaux, c’est impossible pour moi de travailler sans internet. »
Derrière son stand de recharge de crédit mobile, Stella sert ses rares clients de la journée. Elle s’inquiète déjà des conséquences de cette nouvelle taxe pour son commerce. « Les clients posent beaucoup de questions, ils ne savent pas comment ils vont payer cette taxe. On pense que la taxe va avoir des conséquences, parce que même aujourd’hui, comme avec le confinement personne n’a d’argent, je n’ai déjà pas autant de clients que d’habitude. »
Selon les estimations du ministère des Finances, la taxe sur internet devrait rapporter plus de 14 millions d’euros à l’État cette année.
Source : RFI Afrique,/ Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée