L’ancien chef rebelle Eugene Baret Ngaïkosset a été inculpé vendredi 10 septembre de crimes contre l’Humanité par la Cour pénale spéciale (CPS) à Bangui. « Une étape importante pour la justice » et dans la lutte contre l’impunité, selon l’ONG de défense des droits de l’homme. HRW a longuement enquêté à la fin des années 2000 sur les crimes dont est accusé celui qui était alors capitaine de la garde présidentielle de François Bozizé, et pour lesquelles il a hérité du triste surnom de « boucher de Paoua ».
L’histoire d’Eugène Ngaïkosset est une histoire de violence. D’abord en tant qu’intouchable lieutenant de François Bozizé chargé de mater la rébellion dans le nord du pays, au début des années 2000, au prix d’un très lourd bilan parmi les civils, alors documenté par Human Rights Watch, dont Lewis Mudge est le directeur pour l’Afrique centrale.
« Ses troupes, ainsi que Ngaïkosset lui-même, ont commis des meurtres de civils, ont brûlé des maisons, ils ont poussé les civils à aller dans la brousse. Ils ont puni des civils soupçonnés d’être proches des rebelles. »
À la chute de Bozizé, Ngaïkosset, placé sous sanctions des Nations unies puis du Trésor américain, prend la fuite avant d’être arrêté en 2015 au Congo voisin. Transféré à Bangui, il parvient à s’évader dans des circonstances non encore élucidées. « Les portes ont été ouvertes par quelqu’un. On veut savoir comment est-ce qu’il s’est échappé et qui lui a donné un coup de main pour s’évader. »
Ngaïkosset reprend les armes à la tête d’un groupe anti-balaka, il continue de semer terreur et désolation cette fois en tant que rebelle, mais peut-être pas sans aide. « Il était bien protégé par les leaders et peut-être par les leaders actuels ici en RCA. Comment quelqu’un qui a un mandat d’arrêt contre lui lancé en 2014 peut continuer de bénéficier de son salaire comme Faca jusqu’à 2018 au moins ? »
Source: RFI Afrique/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée