« Never again », « plus jamais ça » ont scandé samedi 16 octobre des centaines de manifestants à Banjul, la capitale de la Gambie. Une manifestation de soutien aux victimes de l’ancien régime et pour demander justice pour les crimes commis sous la présidence de Yahya Jammeh. Alors que la présidentielle du 4 décembre approche, la Commission Vérité, Réconciliation et Réparation a reporté il y a deux semaines et demi pour la troisième fois la remise de son rapport.
Les ONG à l’origine de la mobilisation demandent aux autorités gambiennes de renouveler leur engagement. Et de garantir que la Commission Vérité, Réconciliation et Réparation n’a pas travaillé en vain.
Cette Commission a entendu plus de 400 témoins en deux ans, ainsi que d’anciens Junglers, les hommes de main du régime Jammeh.
Elle devait remettre son rapport fin septembre. Mais aucune nouvelle date n’a été annoncée après un nouveau report.
Les défenseurs des droits humains s’inquiètent. À l’approche de la présidentielle, à laquelle se représente le président actuel Adama Barrow, ils se demandent quel rôle jouent les considérations politiques dans ce dossier.
Le président Barrow par exemple n’a pas clairement dit s’il appliquerait les recommandations de la Commission si celle-ci préconise un procès contre son prédécesseur.
Début septembre, l’annonce d’un accord politique avec le parti de Yahya Jammeh a jeté le doute. Est-ce qu’un retour d’exil sans être inquiété a été négocié en échange d’un soutien à la candidature Barrow ? La déclaration de vendredi de l’ancien président sème à nouveau la confusion. De son exil en Guinée équatoriale, Yahya Jammeh a déclaré n’avoir jamais cautionné cette alliance avec le parti de son successeur.
Le ministère gambien de la Justice quant à lui affirmait ce samedi que le gouvernement maintenait son engagement plein et entier à appliquer les recommandations de la Commission sans crainte ni favoritisme.
Source: RFI Afrique/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée