Lundi 15 novembre, les Etats-Unis ont de nouveau exhorté leurs ressortissants à quitter « immédiatement » l’Ethiopie en guerre par leurs propres moyens, ajoutant qu’il n’y aura pas d’opération d’évacuation militaire – comme ce fut le cas pour l’Afghanistan. L’ambassade américaine incite depuis plusieurs jours ses concitoyens à prendre des vols commerciaux pour partir du pays, où des groupes rebelles n’excluent plus de marcher sur Addis-Abeba. Elle propose des prêts à ceux qui seraient dans l’incapacité d’acheter un billet dans l’immédiat.
« Nous faisons cela non pas par pessimisme sur les perspectives de paix, mais par sens pratique », a expliqué lundi, devant la presse, le porte-parole du département d’Etat, Ned Price, en lançant un nouvel appel. Il a dit redouter un « malentendu » de la part de l’opinion, qui pourrait « penser que ce qui a eu lieu en Afghanistan peut être reproduit par le gouvernement américain partout ailleurs dans le monde ».
Mi-août, quand les talibans ont pris Kaboul avant même la fin du retrait des forces américaines d’Afghanistan, les Etats-Unis avaient renvoyé en catastrophe des milliers de militaires à l’aéroport de la capitale afghane pour improviser une opération d’évacuation sans précédent.
Ne pas attendre « la dernière minute »
En à peine plus de deux semaines, avec l’aide de ses alliés, l’armée américaine avait mis en place un pont aérien et évacué plus de 123 000 personnes : des Américains, des étrangers, mais aussi et surtout des Afghans redoutant des représailles de la part des nouveaux maîtres islamistes du pays, notamment pour avoir travaillé avec les Occidentaux par le passé.
Le gouvernement du président Joe Biden a toutefois été critiqué pour n’avoir pas évacué ces personnes en amont, plutôt que dans le sauve-qui-peut général, et pour avoir laissé des Américains sur place après le retrait des forces étrangères. Le département d’Etat a annoncé une enquête interne pour déterminer comment il aurait pu mieux anticiper et organiser ces évacuations.
Visiblement soucieux de prendre les devants, Ned Price a insisté, lundi, au sujet de l’Ethiopie : « Ce que nous avons fait en Afghanistan était unique », « un pont aérien militaire de près de 125 000 personnes », « ce n’est pas quelque chose que le gouvernement américain peut reproduire ailleurs ». « Il n’y a aucune raison pour que les Américains attendent la dernière minute » pour partir d’Ethiopie avec des vols commerciaux, a-t-il martelé.
Source: Le Monde Afrique/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée