Félix Tshisekedi a décidé de suspendre plusieurs permis de recherche et d’exploitation de mines ou de carrières jusqu’à l’assainissement du fichier cadastral minier congolais.
Le retrait des autorisations et droits d’exploitation concernerait des contrevenants au code minier adopté en 2017.
Félix Tshisekedi veut donner meilleures mines au Congo
Il a été aussi décidé d’enquêter sur de possibles malversations au détriment de l’Etat, essentiellement des cas de corruption.
N’Samba Kalambayi, ministre congolaise des Mines, reconnaît le désordre qui règne dans ce domaine stratégique en RDC, son pays.
« Déjà, il y avait une décision qui avait été prise à la 21e réunion du Conseil des ministres. Il y a des permis à déchoir. Il y a tellement de désordre dans ce secteur. Nous devons d’abord continuer avec la déchéance parce qu’il y a trop de permis qui ont été octroyés ou qui sont encore en train d’être octroyés et qui ne sont pas dans les normes. Donc, lorsque le chef de l’Etat prend une décision comme ça, ça nous facilite la tâche pour pouvoir rapidement mettre tout au clair » , affirme la ministre au micro de la DW.
Satisfecit de l’ACAJ
La décision d’améliorer la gestion de ce secteur clé de l’économie congolaise est saluée par Georges Kapiamba, président de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ).
« Nous nous félicitons de cette décision parce qu’elle résulte d’un plaidoyer que nous avons mené depuis que le président Félix Tshisekedi est au pouvoir (janvier 2019). Et aujourd’hui, il l’a entendu », se réjouit Georges Kapiamba.
La vigilance de mise
Félix Tshisekedi a également demandé à la ministre des Mines, N’Samba Kalambayi, d’évaluer la régularité du processus de renouvellement de certains droits d’exploitation, en raison de soupçons de corruption.
Jean-Claude Mputu, porte-parole du collectif « Le Congo n’est pas à vendre », conseille cependant prudence et vigilance.
Il reconnait que « c’est un signal positif. Mais, ajoute-t-il, nous sommes habitués à des effets d’annonce ».
Pour lui, la mesure peut être positive. À condition qu’elle soit accompagnée d’un certain nombre de principes de transparence, de publication des permis et que « ça ne soit pas une nouvelle occasion, comme souvent par le passé, pour les gens au pouvoir de négocier des rétrocommissions et des dessous de mains. »
En mars 2018, avait été promulgué un nouveau code minier par l’ancien président Joseph Kabila. Sur le papier, ce code devait multiplier par cinq la taxe sur le cobalt pour, officiellement, rapporter davantage de ressources fiscales au pays.
Ce qui n’est pas le cas, à en croire le rapport parlementaire qui recommande un assainissement de l’industrie minière en RDC.
Source: Deutsche Welle Afrique/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée