En Tunisie, une dizaine d’associations féministes ont effectué, vendredi 10 décembre, à Tunis, une marche contre les féminicides et l’impunité des auteurs de violences envers les femmes, à l’occasion de la célébration de la journée internationale des droits de l’homme.
C’est une marche qui a eu lieu dans le silence… avec des pancartes aux slogans coup de poing contre les féminicides comme celui-ci: « On ne nait pas femme, on en meurt. »
Elles étaient une centaine à défiler, vendredi 10 décembre, sur l’avenue Bourguiba, à Tunis. Monia Ben Jemia, ancienne présidente de l’association des femmes démocrates était en première ligne: « C’est une marche contre les féminicides et donc voilà, c’est pour dire notre deuil. La ministre de la Femme nous avait dit qu’il y avait eu 50 féminicides en 2020. »
Cette militante souligne aussi la recrudescence des violences faites aux femmes en Tunisie, « en particulier les violences conjugales. D’après l’observatoire, il y a eu 70% d’appels au numéro vert. Les violences augmentent, en même temps qu’il y a une crise économique, une crise politique ou encore une crise sociale et on sait que dans les moments difficiles de crise, ce sont toujours les femmes qui en pâtissent le plus. »
Assala, 26 ans, appartient à la jeune génération de féministes avec l’association Damj qui réunit aussi la communauté LGBT: « Il faut toujours se rappeler qu’il y a des femmes qui sont criminalisées par le code pénal tunisien qui dit que l’homosexualité des femmes et celle des hommes est illégale et entraîne de 3 mois à 3 ans de prison. »
Cette marche est venue clôturer seize jours d’activisme pour les droits des femmes en Tunisie. Ces associations réclament une meilleure application de la loi 58 contre les violences faites aux femmes, votée en 2017.
Source: RFI Afrique/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée