La Cour des comptes a présenté son rapport sur la gestion des finances publiques au cours des trois dernières années. Et on peut dire qu’elle n’est pas optimale. Pour l’exercice 2020, la Cour déplore par exemple le dépôt tardif du projet de loi sur la reddition des comptes, la non-transmission du rapport sur l’exécution du budget au premier trimestre, mais aussi sur les dépassements des crédits alloués aux dépenses. C’est-à-dire des budgets largement malmenés.
La Cour des comptes de RDC a examiné les 1 500 lignes de recettes et les 7 500 autres de dépenses des budgets des années 2018, 2019 et 2020. Elle dit avoir vérifié chaque ligne en comparant les dépenses exécutées aux autorisations accordées.
Pour l’exercice 2018 par exemple, elle a conclu que ces dépassements atteignaient environ 2 milliards de dollars, soit 42% du budget annuel. En 2020, le cas le plus frappant a concerné le ministère des Mines, avec un dépassement estimé à 961% des crédits ! Sont aussi concernés le ministère des Affaires étrangères avec 411%, ou encore le ministère de la Justice avec 180%.
Selon la Cour des comptes, le dépassement des crédits à la présidence de la République est, en revanche, passé de 470% en 2018 à 13% en 2020.
Respect de la loi
Le premier président de la Cour des comptes, Ernest Izemengia, rappelle que la loi de finances, comme toutes les lois, doit être respectée. Il insiste sur le fait que les dépassements budgétaires constituent une faute de gestion et sont interdits et condamnés par la loi.
Comme elle n’est compétente que pour juger les comptables publics, la Cour a transmis aux organes politiques comme le gouvernement les cas de fautes de gestion, et les noms des personnes responsables, comme par exemple les ministres.
Source: Rfi Afrique/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée