L’Algérie ne nie pas les informations parues dans la presse, qui cite des sources militaires et fait état d’un déploiement de matériel militaire de contrôle sophistiqué, de fabrication russe, à la frontière avec le Maroc. Il s’agit du premier système de surveillance électronique de cette importance déployé en Afrique. La tension sans précédent entre les deux pays ne faiblit pas. Alger et Rabat semblent s’engager dans une course à l’armement.
La frontière entre l’Algérie et le Maroc – fermée depuis vingt-cinq ans – est la plus surveillée qui existe entre deux pays arabes. Depuis le coup d’arrêt de leurs relations diplomatiques cet été, l’Algérie considère sa frontière avec le Maroc comme un « secteur militaire hautement sensible ». Elle y a récemment déployé des missiles.
Officiellement, les autorités algériennes affirment vouloir mieux contrôler cette frontière. Selon elles, les systèmes de surveillances installés sont destinés à lutter contre les trafics qui profitent aux terroristes. Le Maroc est systématiquement accusé de transporter de la drogue en Algérie à travers sa frontière où l’armée marocaine s’est déployée pour la première fois, il y a quelques jours.
La tension monte depuis la mort en novembre 2021, de trois camionneurs algériens, tués par des drones marocains près de la Mauritanie. Alger avait menacé de répercussions et s’inquiète surtout de la signature de plusieurs accords sécuritaires entre Rabat et Tel-Aviv à la suite de la normalisation entre les deux pays.
Les budgets militaires augmentent
L’Algérie et le Maroc ont augmenté leurs budgets militaires pour 2022, craignant un affrontement militaire. Rabat a ainsi acheté des systèmes terrestres de défense aérienne très développés. Quant à l’Algérie, elle discute avec Moscou, son unique partenaire, pour acquérir les missiles S500 et la quatrième génération de l’avion Su-57 (nom de code Otan : Felon).
Source: RFI Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée