Le gouvernement du Maroc a décidé de rouvrir, à compter du 7 février, l’espace aérien du pays aux vols au départ et à destination du royaume, selon un communiqué diffusé jeudi 27 janvier dans la soirée, par l’agence officielle Maghreb Arabe Presse (MAP).
Les autorités sont sous la pression d’un secteur touristique en faillite et de Marocains bloqués à l’étranger du fait de la fermerture des frontières depuis le 29 novembre 2021 en raison de la flambée du variant du SARS-CoV-2 Omicron.
« Cette décision intervient conformément aux dispositions juridiques relatives à la gestion de l’état d’urgence sanitaire et suite aux recommandations de la commission scientifique et technique et prenant en considération l’évolution de la situation épidémiologique dans le royaume », déclare le gouvernement. « Pour accompagner la mise en œuvre de cette décision, une commission technique se penche actuellement sur l’examen des mesures à adopter au niveau des postes-frontières et les conditions requises pour les voyageurs, qui seront annoncées ultérieurement », précise le communiqué.
« C’est une bonne nouvelle pour les entreprises françaises du voyage, parce que le Maroc est traditionnellement dans le top 3 des destinations lorsque les Français font le choix de partir à l’étranger », a déclaré Jean-Baptiste Lemoyne, le ministre délégué chargé du tourisme et des PME français, sur Franceinfo.
La fermeture des frontières a frappé de plein fouet l’industrie du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration, un secteur vital pour l’économie du royaume. Malgré l’annonce d’un plan de soutien de 2 milliards de dirhams (190 millions d’euros), les opérateurs du secteur ont manifesté, mercredi, pour réclamer la réouverture des frontières.
La fermeture de l’espace aérien avait également soulevé de vives protestations auprès de l’importante diaspora marocaine, d’autant que certaines compagnies de jets privés opéraient des liaisons vers le Maroc à des prix exorbitants – plus de 10 000 euros par passager pour un aller simple –, selon des sites d’information et des témoignages sur les réseaux sociaux.
Usine de vaccins
Si le pic des contaminations au variant Omicron semble avoir été atteint pendant la semaine du 17 au 23 janvier, selon le ministère de la santé, les autorités s’inquiètent néanmoins de la hausse des cas en réanimation.
Avec ses 36 millions d’habitants, le pays maghrébin mise sur sa campagne de vaccination et la « solidarité nationale » pour enrayer l’épidémie : plus de 23 millions de personnes ont reçu une deuxième dose. L’objectif des autorités est d’immuniser 80 % de la population, soit quelque 30 millions de personnes, avec les vaccins Sinopharm et Pfizer-BioNTech.
Jeudi, le roi Mohammed VI a inauguré le chantier de construction d’une usine de fabrication de vaccins anti-Covid-19, qui doit démarrer sa production en juillet, à Benslimane, dans la région de Casablanca, la capitale économique.
Baptisée « Sensyo Pharmatech », cette usine sera consacrée à « la fabrication [et à] la mise en seringue de vaccins [anti-Covid-19 et autres vaccins] » et disposera de « trois lignes industrielles dont la capacité combinée de production atteindra 116 millions d’unités en 2024 », détaille l’agence MAP. Cette entreprise, en partenariat avec la société suédoise Recipharm, « permettra d’assurer l’autosuffisance du royaume en matière de vaccins », selon l’agence.
L’objectif est de fabriquer, entre 2022 et 2025, « la substance active de plus de vingt vaccins et produits biothérapeutiques, dont trois vaccins contre le coronavirus, couvrant plus de 70 % des besoins du royaume et plus de 60 % de ceux de l’Afrique », rapporte l’agence.
Le Maroc a déjà démarré la production de doses du vaccin chinois Sinopharm (plus de trois millions chaque mois). Cette production mensuelle doit atteindre cinq millions de doses à partir du mois prochain et plus de vingt millions à la fin de 2022.
Source: Le Monde Afrique/Mis en ligne:Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée