Plus de deux semaines après avoir lancé une grève sèche et illimitée le 22 mars dernier, à la suite de plusieurs agressions de magistrats par des agents assermentés, les deux syndicats des magistrats ont finalement obtenu gain de cause et ont été reçus mardi 5 avril par le général Mahamat Idriss Deby Itno, entouré de plusieurs de ses ministres dont ceux de la Sécurité publique et la Justice.
Dans son compte-rendu publié sur son site officiel mardi, dès la fin de cette réunion, la présidence du Tchad a assuré que le président a « accédé aux doléances des magistrats ». Depuis le départ, les magistrats estimaient que les réponses à leurs revendications étaient du ressort du président du Conseil militaire de transition, le PCMT, comme on l’appelle dans le pays, et chef suprême de la magistrature.
La liste des promesses du général Mahamat Idriss Deby faites aux magistrats est longue. Elle fait état de la construction d’un palais de justice à Ndjamena et de l’octroi des privilèges et avantages promis depuis longtemps. Le chef de l’État promet également la dotation de tous les magistrats en toges et en armes de poing ainsi que le déploiement de gardes dans toutes les juridictions ou encore la mise à la disposition de la justice de tous les auteurs des actes d’agression à l’égard des magistrats.
En échange, le président du Conseil militaire de transition a exigé des syndicats qu’ils mettent fin aux maux qui gangrènent le secteur, notamment la corruption.
Pour le principal syndicat des magistrats tchadiens, « la question n’est pas de savoir si on a été satisfait ou non des réponses du PCMT Mahamat Idriss Deby », explique aujourd’hui son secrétaire général, Djonga Arafi. Il dit préférer attendre qu’elles soient d’abord mises en application.
Pour cela, le chef de la junte militaire au pouvoir a nommé le général Djimadoum Tiraïna à la tête d’un comité qui sera chargée de veiller à mettre en application les mesures. De son côté, le bureau exécutif du syndicat des magistrats compte organiser d’ici à deux jours une assemblée générale. Elle doit se prononcer sur la levée, ou non, du mot d’ordre de grève.
Source: RFI Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée