Une trentaine de véhicules blindés sont arrivés samedi 18 mai au port de Tripoli alors que la bataille pour le contrôle de la capitale libyenne fait toujours rage. Cette violation manifeste de l’embargo sur les armes décrété en 2011 par l’ONU n’est pas la première. L’an dernier, plusieurs livraisons d’armes en faveur des deux pouvoirs rivaux de l’Est et de l’Ouest avaient été listées.
Parti le 9 mai du port turc de Samsun, arrivé samedi en fin de matinée à Tripoli, l’Amazon Giurgiulesti, battant pavillon moldave, était la star des réseaux sociaux libyens quelques heures plus tard. Sur des vidéos, une trentaine de véhicules blindés flambant neufs débarquaient du cargo.
De conception turque, ces BMC Kirpi prévus pour résister aux mines ont immédiatement été envoyés sur le front sud de Tripoli. Ils serviront aussi à protéger les villes de Zintan et Misrata, respectivement à l’ouest et à l’est de la capitale libyenne. C’est de ces cités que les principales brigades qui défendent Tripoli sont issues.
Même s’ils ne sont pas armés, ces véhicules violent l’embargo sur les armes, car leur arrivée n’a pas fait l’objet d’une déclaration préalable auprès du comité des sanctions de l’ONU.
Sur le terrain, la livraison n’est pas une surprise : le gouvernement de Tripoli avait annoncé un renfort de son armement pour repousser définitivement l’autoproclamée armée nationale libyenne de Khalifa Haftar loin de Tripoli.
Les assaillants ne sont pas en reste. La phase trois de l’offensive a été annoncée pour lundi. Il s’agit de l’envoi par Haftar de troupes fraîches en provenance de son fief dans l’Est libyen.