En Algérie, le chef de l’armée appelle au respect du calendrier de la présidentielle

Le chef d’état-major de l’armée, de facto homme fort de l’Algérie, a appelé lundi au respect du calendrier de la présidentielle, qui fixe le scrutin au 4 juillet pour élire un successeur à Abdelaziz Bouteflika.

Le général Ahmed Gaïd Salah ne veut pas de « vide constitutionnel » en Algérie. Dans un discours prononcé lundi 20 mai, le chef d’état-major de l’armée estime que « la tenue » de l’élection présidentielle pour remplacer Abdelaziz Bouteflika « permettra d’éviter de tomber dans le piège du vide constitutionnel et de tout ce qui s’en suivra comme dangers et dérapages aux conséquences désastreuses ».

Le numéro un de l’armée algérienne a appelé à « accélérer la création et l’installation de l’instance indépendante pour l’organisation et la supervision » du scrutin, qui mettra « un terme » aux agissements de « tous ceux qui tentent de faire perdurer cette crise », née de la volonté acharnée du président Bouteflika et de son entourage de rester au pouvoir.

Après avoir renoncé à briguer un cinquième mandat après vingt ans à la tête de l’État, Abdelaziz Bouteflika, sous les pressions conjuguées de la rue et de l’armée, a finalement démissionné le 2 avril, laissant l’intérim, conformément à la Constitution, au président de la Chambre haute, Abdelkader Bensalah, qui a convoqué une présidentielle pour le 4 juillet.

La principale revendication des Algériens jugée « irraisonnable »

Lors de son discours, le général Gaïd Salah a en outre estimé qu’exiger le départ de l’ensemble des personnalités symbolisant le « système » hérité du président déchu Bouteflika est « irraisonnable », voire « dangereux », en allusion à la principale revendication du mouvement de contestation. Une telle revendication « vise à déposséder les institutions de l’État de ses cadres et les dénigrer », a ajouté le chef d’état-major.

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Replacée au centre du jeu politique, l’armée exige depuis le respect des délais constitutionnels, alors que le mouvement de contestation exige le départ de l’ensemble des acteurs du « système », dont Abdelkader Bensalah, mais aussi le général Gaïd Salah, et la mise en place d’institutions de transition ad hoc pour réformer le pays.

Un temps vu comme un allié de la contestation pour le rôle décisif joué dans le départ d’Abdelaziz Bouteflika, après en avoir été un soutien indéfectible durant quinze ans, le général Gaïd Salah est depuis plusieurs semaines la cible des manifestants pour son refus de sortir du cadre de la Constitution.

MAX SAVI Carmel

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