Le directeur national de l’Agence pour la promotion des investissements était récemment à Paris pour convaincre les hommes d’affaires que le climat des affaires s’améliore en RDC. Reste qu’entre le discours et la réalité, il y a un gap.
Anthony Nkinzo, le directeur général de l’Agence nationale pour la promotion des investissements a un discours séduisant. À l’entendre, la RDC devient la terre promise des entrepreneurs.
« Aujourd’hui un investisseur, qu’il soit local, qu’il soit étranger, nous l’accompagnons, pour faire en sorte qu’il puisse bénéficier de facilités pour faire des affaires en RDC. Nous accordons des avantages au code des investissements. Avantages douaniers, avantages fiscaux et parafiscaux, dans le strict respect de la loi sur les investissements. »
Bonny Maya est un jeune entrepreneur, il a créé une startup de livraison à domicile. Certes, il reconnaît que l’état l’a aidé à promouvoir sa PME, mais selon lui, le dispositif public de soutien est encore trop faible.
« Pour l’instant, il n’y a pas d’aide, pas d’aide du tout, réservée aux entrepreneurs. Peut-être que dans les prochains mois, il y en aura… »
Il n’y a même pas de défiscalisation pour les premières années d’exercice ? « Pas pour l’instant. Nous sommes en train de nous battre en ce sens, mais pour l’instant, il n’y a rien. »
Pourtant l’effort est réel plaide Anthony Nkinzo, notamment en matière d’impôts.
« Nous sommes parmi les rares pays qui ont fait deux fois en cinq ans une réduction d’impôts sur les bénéfices des entreprises. Nous venons de 40% et nous sommes aujourd’hui à 30%. Nous avons une réduction des taux de pénalité. Ils sont passés de 16% par jour, à 2% par mois ! »
Selon le directeur général de l’ANAPI l’état a considérablement allégé le processus de création d’entreprises.
« Si vous avez l’habitude de la RDC, vous vous souvenez qu’il y a quelques années, c’était la croix et la bannière pour créer une entreprise. C’était six à neuf mois et cela coûtait plusieurs milliers de dollars. Aujourd’hui on paye quatre-vingts dollars pour une entreprise et trente pour un établissement public. » Ces efforts n’ont pas échappé à la diaspora. Jusqu’alors négligée, elle représente pourtant une opportunité. Johnny Bonyeme vit en Europe et il a décidé l’an dernier d’ouvrir des entrepôts frigorifiques en RDC. Pour lui, le changement de ton des autorités est une bonne chose.
« Prenons l’exemple de certains aménagements qui ont été faits pour la diaspora pour voyager rapidement, avec moins de contraintes au niveau des visas. Cela permet justement à des gens comme moi de voyager pour aller voir ce qu’il y a à faire en RDC. De nouvelles idées, des idées différentes amènent une nouvelle réflexion, une stratégie différente. Une autre façon de voir les choses. Et cela est important pour le développement d’un pays comme la RDC. »
La RDC figure dans les profondeurs du classement mondial, en termes de climat des affaires. Améliorer ce classement nécessite une véritable révolution des mentalités, notamment sur la question de la corruption disent la plupart des patrons.
Source: RFI par Olivier Rogez / Mis en ligne :Makaya-exaucée Lhi-tshiess