Le président par intérim en Algérie, Abdelkader Bensalah, a proposé le 3 juillet un dialogue pour préparer la présidentielle, dans lequel ni les autorités politiques ni l’armée ne seront selon lui impliquées.
« Le processus de dialogue sera conduit et mené en toute liberté et en toute transparence par des personnalités nationales, crédibles, indépendantes, sans affiliation partisane et sans ambition électorale », a déclaré mercredi Abdelkader Bensalah, qui assure l’intérim depuis le 9 avril.
« L’État dans toutes ses composantes, y compris l’Institution militaire, ne sera pas partie prenante à ce dialogue et observera la plus stricte neutralité tout au long du déroulement de ce processus », a-t-il affirmé.
« Exigences irréalistes »
Selon lui, « il est devenu aujourd’hui nécessaire de mettre de côté (…) les exigences irréalistes qui sont de nature à prolonger la situation actuelle et d’entraîner notre pays dans une situation de vide constitutionnel, source d’incertitude et d’instabilité ».
Son discours est intervenu à quelques jours de l’expiration, prévue le 9 juillet, de la période d’intérim à la tête de l’État, ouverte par la démission d’Abdelaziz Bouteflika. Face à l’impossibilité d’organiser le scrutin à la date du 4 juillet, faute de candidats, Abdelkader Bensalah a déjà annoncé qu’il prolongerait ses fonctions jusqu’à l’élection d’un nouveau président, à une date pour l’heure non indiquée.
Il s’agit de la deuxième proposition de dialogue du chef de l’État par intérim. Le 6 juin, il avait appelé l’ensemble de la classe politique au dialogue afin d’arriver à un consensus autour de l’organisation de l’élection présidentielle. Mais cette proposition avait été rejetée par la contestation.
Appel de plusieurs personnalités
Ce discours survient par ailleurs alors que plusieurs personnalités algériennes ont appelé leurs compatriotes à participer massivement vendredi à la 20e manifestation hebdomadaire contre le régime, qui coïncidera avec le 57e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.
Cette année, « faisons du 5 juillet la concrétisation de la libération de l’Homme, après la libération de la patrie » du pouvoir colonial français, le 5 juillet 1962, ont lancé dans une vidéo postée sur internet ces personnalités. Parmi elles, le célèbre avocat Me Mustapha Bouchachi, la professeure de droit Fatiha Benabbou, l’économiste Smail Lalmas, le diplomate Abdelaziz Rahabi, le sociologue Nacer Djabi et Karim Tabbou, porte-parole de l’Union pour la démocratie sociale (UDS).
Source: Jeune Afrique/Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée