Le nouveau gouvernement d’Aristides Gomes a été annoncé le 3 juillet, date limite de l’ultimatum adressé par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), médiatrice dans la crise politique en Guinée-Bissau, qui exigeait aussi la nomination d’un nouveau procureur général.
Le nouveau gouvernement du Premier ministre Aristides Gomes formé mercredi compte 16 ministères – une équipe paritaire -, selon le décret présidentiel publié le 3 juillet. Quinze secrétaires d’État ont également été nommés.
Ce nouveau gouvernement est en grande partie composé de membres du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), formation historique qui a remporté les législatives du 10 mars. Suzi Barbosa devient la nouvelle cheffe de la diplomatie bissau-guinéenne, tandis que Luis Melo accède au ministère de la Défense. Autre maroquin clé, le ministère de l’Économie et des Finances est confié à Geraldo Martins.
Le nouveau gouvernement accorde aussi une place de choix aux alliés du PAIGC au Parlement. Ainsi, Armando Mango, de l’APU-PDGB – parti de Nuno Gomes Nabiam, 5 sièges à l’Assemblée nationale – devient ministre de la Présidence du conseil des ministres et des Affaires parlementaires. Issu du même parti, Juliano Fernandes est nommé ministre de l’Intérieur. Quant à Iaia Djalo, président du PND, il devient ministre du Commerce.
Un nouveau procureur général
Le président bissau-guinéen José Mário Vaz a par ailleurs nommé un nouveau procureur général après la démission du titulaire de ce poste, en conflit avec la majorité parlementaire, selon un décret présidentiel.
« M. Ladislau Clemente Fernando Embassa est nommé procureur général jusqu’à l’investiture du nouveau président de la République », indique un décret présidentiel publié mercredi 3 juillet. L’ancien titulaire du poste, Bacari Biai, avait démissionné la veille après un conflit avec la majoritaire parlementaire.
Il avait en effet réclamé le 29 juin l’arrestation, pour « tentative de subversion de l’ordre constitutionnel », du président de l’Assemblée nationale, Cipriano Cassama, désigné par la majorité pour assurer « l’intérim » du chef de l’État, José Mário Vaz, dont le mandat a expiré le 23 juin dernier.
« La conduite des affaires » revient au gouvernement
Contesté par le PAIGC, José Mário Vaz reste à la tête du pays mais « laissera la conduite des affaires au gouvernement », a tranché samedi la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), exigeant également qu’un nouveau procureur général soit nommé et qu’un nouveau gouvernement soit formé au plus tard le 3 juillet.
Le premier tour de l’élection présidentielle a été fixé au 24 novembre, et un second pourra avoir lieu le 5 janvier 2020, a annoncé mercredi la Commission électorale nationale.
La Guinée-Bissau est en crise politique depuis août 2015 et le limogeage par José Mário Vaz de son Premier ministre de l’époque, Domingos Simões Pereira, chef du PAIGC. Après la victoire de son parti aux législatives de mars, le président avait pourtant refusé de le renommer à la primature.
Après plusieurs semaines de bras de fer avec la majorité, Aristides Gomes, déjà en fonction depuis le printemps 2018, a finalement été désigné par le PAIGC comme Premier ministre. Le PAIGC et ses trois formations alliées contrôlent une majorité de 54 sièges sur 102 à l’Assemblée nationale contre 48 pour l’opposition représentée par le Madem G-15, formé de députés frondeurs du PAIGC, et le Parti pour la rénovation sociale (PRS).
Source: Jeune Afrique/Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée