La Sierra Leone a procédé à une révision générale des contrats miniers avec à la clé l’annulation ou la suspension de plusieurs grands projets. Une décision contestée du gouvernement de Julius Maada Bio qui a également lancé un nouveau code national de gouvernance des entreprises pour attirer les investisseurs et diversifier l’économie.
Le gouvernement Sierra Léonais veut revoir à la loupe la conformité des entreprises minières aux normes locales. Pour ce faire, il a procédé à l’annulation ou à la suspension des licences de plusieurs grands projets miniers y compris les mines de fer de Tonkolili et de Marampa, selon des informations publiées vendredi par le Financial Times. Parmi les principales victimes de cette mesure figure le groupe chinois Shandong Iron and Steel. La société minière qui exploite le projet de minerai de fer Tonkolili, est l’une des principales entreprises présentes en Sierra Leone, alors que la compagnie Gerald Group dont le siège est à Londres est propriétaire des mines Marampa.
«Nous pouvons confirmer qu’une suspension temporaire de l’exploitation imposée par le ministère des Mines a expiré le 24 juillet 2019, à la suite de laquelle le ministère a demandé que nous n’exportions plus de matériel tant qu’il n’aurait pas vérifié le respect de nos normes minières», a déclaré Gerald Group. De son côté, le groupe Tonkolili a contesté cette décision devant la Cour suprême du pays, affirmant que les motifs justifiant l’annulation de ses licences étaient nuls, dans la mesure où la société s’est acquittée de l’ensemble des montants dus.
Réformes sous Julius Maada Bio
Elu à la tête du pas il y a un an, Julius Maada Bio a réexaminé les contrats d’exploitation minière. Il envisage ainsi des modifications de la loi régissant les activités minières du pays afin de permettre à ses habitants de mieux tirer profit des ressources issues du sous-sol. Par ailleurs, la Sierra Leone tente de sortir de sa dépendance au seul secteur minier. Pour rassurer les investisseurs des différents secteurs, le pays a lancé un nouveau code national de gouvernance des entreprises.
L’avant-projet du code publié en janvier 2019 met l’accent notamment sur l’éthique et la gouvernance dans le secteur et régit les droits des actionnaires et investisseurs. Il aborde également la composition, les comités, les process des réunions, l’égalité genre et les responsabilités du conseil d’administration, conformément aux principes de l’OCDE pour la gouvernance d’entreprise. Entre autres nouveautés, le document encadre aussi la nomination des CEO et les termes de leurs contrats, ainsi que plusieurs autres aspects clés comme l’encadrement du fonctionnement des entreprises familiales.
Source: La Tribune Afrique/Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée