Henri Konan Bédié, qui vient d’officialiser son alliance politique avec Laurent Gbagbo, a accordé un entretien à Jeune Afrique. À un an de la présidentielle, il assume ses changements d’alliance, affiche ses ambitions et détaille sa stratégie politique.
« Il n’y a pas d’âge limite en politique. » À 85 ans, le sphinx de Daoukro affiche ses ambitions dans la perspective de la présidentielle de 2020, se posant désormais en opposant farouche à son ancien allié Alassane Ouattara.
Dans l’entretien qu’il a accordé le 10 septembre à Jeune Afrique, à paraître dans notre édition du 22 septembre, le patron du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) détaille notamment sa stratégie d’alliance avec le Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo – dont le retour prochain à Abidjan a été hypothéqué par la décision de la procureure de la Cour pénale internationale de faire appel de l’acquittement prononcé en faveur de l’ancien président ivoirien.
La présidentielle en ligne de mire
Et peu importe que les deux partis, qui « travaillent désormais ensemble au sein d’une même plateforme politique », soient aux antipodes en terme idéologique, l’un étant socialiste, l’autre libéral. « C’est une entente pour travailler ensemble à des objectifs précis en vue l’élection présidentielle de 2020 », assure Henri Konan Bédié. Quant à la présidentielle, « chaque parti aura son candidat. Mais au second tour, le mieux placé recevra le soutien de l’autre », affirme-t-il.
Le président du PDCI, qui n’oublie pas de porter quelques coups de griffes à ceux des cadres qui ont rejoint le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) – « une trahison » -, revient également sur ses relations avec Guillaume Soro, l’ancien président de l’Assemblée nationale passé à l’opposition.
Avec le président ivoirien, son ancien allié, il affirme qu’« il n’y a plus de dialogue ». « Contrairement à moi, [Alassane Ouattara] n’a pas le droit de se présenter », assène Henri Konan Bédié, qui met également en garde contre un éventuel « tripatouillage » de la Constitution qui permettrait au chef de l’État d’instaurer une limite d’âge pour les candidats à la présidentielle.
Source: Jeune Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée