A QUELQUES JOURS DE LA PRÉSIDENTIELLE EN LIBYE : Scepticisme sur la tenue du scrutin

Dix-sept candidats à l’élection présidentielle prévue vendredi en Libye se sont montrés hier sceptiques quant à la tenue du scrutin, rapporte l’AFP, citant leur porte-parole.

Une telle option est suscitée, notamment, par l’absence d’une liste officielle de candidats et des désaccords persistants entre camps rivaux sur la base juridique du scrutin. Les 17 candidats ont demandé à la Haute commission nationale électorale (HNEC) des explications sur «les raisons pour lesquelles il n’y aura pas d’élection à la date prévue», selon un communiqué lu devant la presse par leur porte-parole, Abdelhakim Abdellah Swihel.

Ce dernier a en outre appelé la HNEC à «publier la liste finale des candidats à l’élection présidentielle». Les principales figures qui se sont présentées à la présidentielle sont le fils cadet d’El Gueddafi, Seif Al Islam, le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’Est, et le Premier ministre actuel, Abdelhamid Dbeyba.

Théoriquement, l’homme d’affaires de Misrata(Ouest) ne peut pas se présenter. Selon la loi électorale, pour être candidat, il faut se retirer de ses fonctions trois mois avant le vote. Ce qu’il n’a pas fait.
La liste définitive et officielle des candidats n’a toujours pas été dévoilée par la HNEC, alors qu’elle devait être annoncée au plus tard 15 jours avant la date du scrutin. Sa publication a même été reportée sine die, le 11 décembre, par la HNEC.

En outre, la loi électorale ne fait pas l’unanimité. Le texte n’a pas été voté par le Parlement, installé à l’est mais directement ratifié par son président, Aguila Saleh, candidat et allié du maréchal Khalifa Haftar. Le Haut conseil d’Etat (HCE), instance faisant office de Sénat, siégeant à Tripoli, à l’ouest, conteste le dispositif.

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Dissensions

Le 21 septembre, le Parlement a voté une motion de censure contre l’Exécutif intérimaire. Le vote a eu lieu au cours d’une séance à huis clos.

Procédure rejetée par le HCE. Mi-novembre, des dignitaires de plusieurs villes ont appelé au boycott du scrutin et plusieurs bureaux où les Libyens retirent leur carte d’électeur ont fermé sous la pression de groupes hostiles à la candidature de Seif Al Islam. Le 23, l’émissaire onusien pour la Libye, Jan Kubis, a démissionné de ses fonctions, sans donner aux membres du Conseil de sécurité de raison officielle claire à ce départ soudain.

Le 30 novembre, le ministre de l’Intérieur libyen, Khaled Mazen, a émis des doutes sur la tenue dans les délais de l’élection en raison, selon lui, d’une «aggravation des violations» à l’approche du scrutin. «L’entrave continue du plan de sécurité et l’aggravation des violations et des atteintes nuiront aux efforts déployés pour la sécurisation (du processus électoral), ce qui impactera directement le déroulement des élections et notre engagement à les tenir dans les délais», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Tripoli, aux côtés de la ministre de la Justice. «Il ne faut pas continuer sur une voie qui mènerait à la dégradation de la situation sécuritaire jusqu’à en perdre le contrôle», a averti K. Mazen, pour qui la situation empêche un déroulement «normal» du processus électoral.

Le 8 décembre, le HCE a proposé de reporter au mois de février l’élection. «Le processus politique tout entier risque d’être sapé» en cas de tenue de la présidentielle à la date prévue, en raison des «tensions, de la méfiance entre les parties et des ingérences étrangères», a déclaré le premier vice-président du HCE, Omar Boshah, au cours d’une conférence de presse à Tripoli. Si l’élection se tient bien le 24 décembre, «les résultats ne seraient pas acceptés», a-t-il soutenu.

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La présidentielle doit se tenir, «en même temps que les législatives», ajoutant que «la première mission du nouveau Parlement serait la rédaction d’une Constitution».

Source: El Watan/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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