En ce dimanche de Pâques, l’archévêque de Canterbury – le plus haut dignitaire de l’Eglise anglicane – Justin Welby a appelé à un cessez-le-feu en Ukraine. Mais il a surtout profité de la messe du jour le plus saint pour les chrétiens, pour dénoncer le programme migratoire du gouvernement, qui souhaite « relocaliser » les migrants arrivés illégalement en Grande-Bretagne au Rwanda. Une messe très politique…
Dans son sermon le plus important de l’année, l’archevêque Justin Welby estime que le plan du gouvernement d’envoyer des demandeurs d’asile au Rwanda pose de sérieuses questions éthiques… « Les détails sont pour la politique et les politiciens. Le principe [du plan] doit réussir le jugement de Dieu et il ne le peut pas. Il n’est pas à même de supporter le poids de la justice de la résurrection, de la vie qui triomphe sur la mort. »
Pour le gouvernement, ce plan à 150 millions d’euros doit permettre de contrer les réseaux de passeurs. Un programme « impie » pour le primat d’Angleterre, qui enchaîne. « Sous-traiter nos responsabilités, même à un pays doté de bonnes intentions comme le Rwanda, est contraire à la nature de Dieu, qui a pris lui-même la responsabilité de nos erreurs sur la Croix. »
Annoncé jeudi par le Premier ministre Boris Johnson, ce plan -au-delà de cette réaction de l’archevêque de Canterbury-, a déjà provoqué une levée de boucliers : l’opposition et près de 200 ONG ont dénoncé le partenariat britannico-rwandais et une « sous-traitance » de la question migratoire… La ministre de l’Intérieur a d’ailleurs dû passer en force face aux réserves de ses équipes.
Source: RFI Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée