Ethiopian Airlines a annoncé la remise en service de ses appareils à partir de février 2022. Le Maroc, le Kenya et le Nigeria ont déjà donné leur feu vert à la reprise des vols des 737 MAX, cloués au sol depuis mars 2019.
La reprise des vols des Boeing 737 MAX en février 2022 chez Ethiopian Airlines, annoncée le 28 décembre, est très symbolique. Pour rappel, ceux-ci étaient suspendus depuis le crash, le 10 mars 2019, de l’un des trente 737 MAX (dorénavant appelés 737-8) qui composent la flotte de la compagnie nationale éthiopienne. L’avion s’était écrasé six minutes après son décollage de l’aéroport d’Addis-Abeba à cause d’un défaut de conception des commandes de vol, ce qui avait coûté la vie à 159 personnes.
Au total, le 737 MAX a fait 505 victimes puisque, quelques mois auparavant, la compagnie indonésienne Lion Air avait elle aussi enregistré des pertes humaines après un crash similaire. Deux graves évènements ayant entraîné l’immobilisation au sol de tous les monocouloirs Boeing à travers le monde.
Suspension de 35 mois
C’est donc après une période de 35 mois, ponctuée de revues complètes, de mesures correctrices exigées par les autorités de l’aviation civile et de formations pointues des pilotes, que cet avion spécialement fabriqué pour les liaisons moyens-courriers reprendra du service.
« Nous avons pris le temps nécessaire au contrôle des travaux de modification de la conception et suivi un rigoureux processus de recertification de plus de 20 mois. Nous nous sommes aussi assurés que nos pilotes, ingénieurs, techniciens et personnels de cabine aient confiance en la sécurité de la flotte », a souligné Tewolde Gebremariam, le patron d’Ethiopian, compagnie membre de Star Alliance.
Depuis leur base d’Addis-Abeba Bole, les 737-8 (qui accueillent 16 passagers en classe affaires et 144 en économie) desserviront les aéroports du Caire en Égypte, d’Enugu au Nigeria, d’Entebbe en Ouganda, de Khartoum au Soudan, de Moroni aux Comores, de Nosy Be à Madagascar, d’Istanbul en Turquie et de Mahé aux Seychelles.
Une autorisation mondiale
L’avion a d’abord retrouvé son autorisation de vol en novembre 2020 aux États-Unis, grâce au feu vert de la Federal Aviation Administration (FAA), et au Brésil (après vérifications de l’Autorité nationale de l’aviation civile – Anac), puis au Canada (Transport Canada) en décembre 2020 et, en janvier 2021, en Europe (Agence européenne de la sécurité aérienne – EASA) ainsi qu’aux Émirats arabes unis (General Civil Aviation Authority – GCAA).
L’approbation des régulateurs africains a suivi entre février et novembre 2021, d’abord de la part de l’Autorité de l’aviation civile kényane (KCAA), puis de l’autorité nigériane (NCAA), imitée ensuite par la Direction générale de l’aviation civile du Maroc (DGAC) et l’autorité mauritanienne (Anac).
Depuis décembre 2018, Royal Air Maroc (RAM) a reçu deux des quatre 737-8 attendus (CN-MAX et CN-MAY). Kenya Airways, quant à elle, possède huit 737 MAX, les transporteurs nigérians Arik Air, Air Peace et la jeune compagnie Green Africa Airways en ayant respectivement commandé huit, dix et 100 (dont 50 en option). Le PDG de cette dernière, Babawande Afolabi, a déclaré qu’il « prévoyait de déployer jusqu’à 15 avions d’ici 2022 et d’ouvrir, en plus de Lagos, deux à trois bases au Nigeria au cours des 18 prochains mois afin de connecter plus de villes avec des tarifs abordables ».
Le Boeing 737 MAX présente, selon son constructeur, de nombreux avantages par rapport à ses prédécesseurs et aux appareils de la concurrence, avec « un coût d’exploitation par siège inférieur de 8 % à celui de l’A320neo d’Airbus et une autonomie supérieure à 7 130 kilomètres par rapport au 737 MAX 7 [son prédécesseur] ».
Source: Jeune Afrique/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée