Poursuivi depuis 2015 pour un trafic présumé de faux billets, Thione Seck, star du Mbalax sénégalais, a été condamné à trois ans de prison dont huit mois ferme par la Cour d’appel de Dakar.
C’est l’épilogue d’un feuilleton juridique qui aura duré plus de cinq ans et s’était soldé, en première instance, par une annulation de la procédure. Poursuivi pour « tentative d’escroquerie », « blanchiment de capitaux », « association de malfaiteurs » et « tentative de mise en circulation, de détention et de réception de signes monétaires falsifiés », Thione Seck a été condamné en appel à trois ans de prison, dont huit mois ferme, dans l’affaire qui l’oppose à la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
Une semaine après la reprise du procès devant la Cour d’appel de Dakar, au cours de laquelle l’ouverture de scellés avait réservé quelques surprises, le président de la 2e chambre correctionnelle de Dakar a décidé d’écarter les délits d’escroquerie et de blanchiment, ne retenant que la tentative de mise en circulation de faux billets et l’association de malfaiteurs.
Vers un pourvoi en cassation
La peine prononcée est moindre que celle réclamée par le procureur, qui demandait cinq ans de prison ferme. Elle est cependant fortement critiquée par les avocats du chanteur, qui continuent de clamer l’innocence de leur client qu’ils disent avoir été victime d’une escroquerie. « Thione Seck aurait dû être relaxé. On ne peut pas déclarer quelqu’un coupable de tentative de mise en circulation fausse monnaie alors que cette fausse monnaie n’existe pas », s’insurge ainsi Me Alioune Badara Fall, interrogé par Jeune Afrique.
Malgré la condamnation à la prison ferme, l’artiste ne retournera pas pour autant derrière les barreaux. Arrêté en mai 2015, Thione Seck a en effet déjà passé huit mois en détention préventive, et ainsi purgé sa peine. La défense affirme envisager désormais un pourvoi en cassation, arguant que les droits de leurs clients avaient été violés, le chanteur n’ayant pas eu droit à la présence d’un avocat dès son interpellation.
Source: Jeune Afrique/Mis en : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée