Le sommet USA-Afrique débute ce mardi dans la capitale mozambicaine Maputo, en l’absence de Donald Trump. Les Etats-Unis espèrent cependant développer leurs relations avec le continent.
C’est l’événement phare dans les relations commerciales entre les Etats-Unis et le continent : le sommet US-Afrique, qui débute ce mardi 18 juin et doit se poursuivre jusqu’à vendredi 21 juin dans la capitale mozambicaine Maputo.
Plus de 1.000 acteurs des secteurs économiques africains et américains seront présents aux cotés de plusieurs chefs d’Etat. Mais le président américain Donald Trump ne fera pas le déplacement, bien que ce sommet doive aborder des thèmes capitaux, de l’agriculture, à l’énergie, en passant par la santé ou la finance.
Accroître commerce et investissement
Donald Trump ne rencontrera donc pas Paul Kagame ou Uhru Kenyatta. Il se fait représenter par la sous-secrétaire aux affaires économiques, Karen Dunn Kelley. Une position qui n’étonne pas Judd Devermont. « Donald Trump n’a pas fait grand-chose personnellement en ce qui concerne l’Afrique », explique ce directeur de recherche d’un cercle de réflexion américain en matière de politique étrangère. « Il n’a accueilli que deux dirigeants africains subsahariens dans le Bureau ovale. C’est assez décevant. »
Mais même si Donald Trump n’est pas présent, les Etats-Unis travaillent en coulisses au développement des relations avec l’Afrique.
En témoigne le récent discours du conseiller de Donald Trump, John Bolton, en décembre 2018, consacré à l’Afrique. « La stratégie des États-Unis à l’égard de l’Afrique annoncée en décembre consiste à accroître le commerce et l’investissement, à lutter contre le terrorisme et l’instabilité et à rechercher la stabilité », décrypte Judd Devermont.
Beaucoup d’argent investi
Pour l’heure, le commerce entre l’Afrique et les Etats-Unis ne représentent que 1,5% du commerce extérieur américain. Mais les USA ne délaissent pas le continent, au contraire. Ils investissent même beaucoup d’argent.
« L’Amérique est très importante pour l’Afrique en termes d’investissements directs étrangers », souligne Philipp Gieg, politologue à l’université de Würzburg en Allemagne. « Cela signifie que les entreprises américaines achètent là-bas ou créent des sous-traitants par exemple. L’Amérique est toujours numéro un ou deux, même si elle n’est plus que le sixième partenaire commercial, à des kilomètres derrière la Chine et l’Inde, derrière la France. Mais en ce qui concerne les investissements directs en Afrique, l’Amérique en est encore numéro 1 ou 2 et donc très importante. »
Concurrences russe et chinoise
Un moyen pour les Etats-Unis aussi de contrer l’influence de la Chine ou de la Russie sur place. Les Américains savent que Pékin a prêté plus de 140 milliards de dollars aux Etats africains depuis 2000. Des prêts parfois dénoncés sur place, mais qui pourraient aussi se révéler positifs. Ils pourraient pousser les Etats-Unis à développer davantage ses relations commerciales et financières avec le continent. Le sommet qui débute ce mardi pourrait annoncer la tendance.
La cérémonie d’ouverture du sommet est prévue à 18h, heure locale de Maputo.
Source: Deutsch welle/Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée