Ce sont les conclusions d’une cellule d’investigation chargée d’enquêter sur l’attribution de marchés publics à des sociétés privées dans le cadre de la lutte contre la pandémie. La cellule, mise sur pied par le gouvernement l’année dernière après de nombreuses plaintes pour corruption, a rendu ses conclusions ce vendredi matin.
Ce sont plus de 189 marchés publics qui ont fait l’objet d’une enquête. Des contrats passés par des autorités provinciales ou municipales avec des entreprises privées pour l’acquisition de matériel dans le cadre de l’épidémie de Covid-19. Par exemple, l’achat dans la province du Cap-Oriental de moto de type side-car, pour transporter des patients à l’hôpital, et dont le contrat n’a jamais été validé par les autorités.
La cellule d’enquête a conclu que le gouvernement ayant déclaré l’état de catastrophe naturel l’année dernière, certains fonctionnaires ou ministres provinciaux en avaient profité pour attribuer des contrats en toute irrégularité et sans aucun contrôle. Des contrats d’un montant de plusieurs centaines de millions d’euros.
Dans certains cas, il s’agit de marché publics qui n’ont pas été validés, ont été passés avec des sociétés non homologués, été attribués à des amis, ou de la famille ou bien des contrats qui ont été passés avec des sociétés qui avaient gonflés leurs prix jusqu’à 500%. Le cas le plus connu est celui d’un contrat pour l’achat de matériel de protection attribué à une société écran, appartenant au mari de la porte-parole du président Cyril Ramaphosa. Porte-parole qui a depuis été suspendue.
La cellule n’a pas terminé son travail. Il lui reste 1 500 contrats à examiner. Elle a pour l’instant transféré 38 dossiers à la justice en vue de l’ouverture d’une enquête pénale pour fraude et corruption.
Source: RFI Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée