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En Afrique du Sud, et dans la sous-région, on a pris les devants, pour s’organiser en amont du Brexit. Ce départ inédit du Royaume-Uni de l’Union européenne a des conséquences sur le continent africain mais les économistes peinent à évaluer à long-terme l’évolution des relations commerciales et d’investissement
Les pays de la zone australe n’ont pas attendu le divorce effectif pour se préparer : en septembre dernier, le Royaume-Uni et les cinq pays membres de l’Union douanière de l’Afrique Australe ont signé un accord commercial. Aux côtés de l’Afrique du Sud, la Namibie, le Botswana, le Lesotho, et eSwatini – anciennement connu sous le nom de Swaziland – se sont ainsi assurés la continuité des échanges économiques avec Londres. Et le Mozambique s’est également ajouté à l’accord. Les effets du Brexit sont ainsi minimisés, puisqu’il n’y aura pas de barrières supplémentaires, et les pays pourront préserver les conditions préférentielles qui existent déjà avec l’Union européenne.
Les échanges commerciaux
Les économistes sont pour l’heure incertains sur les conséquences exactes, à long-terme. Le Royaume-Uni est la quatrième destination la plus importante pour les exportations sud-africaines, soit environ 5% des exportations du pays. Ces échanges concernent avant tout les secteurs de l’agriculture, de l’automobile et des matières premières.
Alors d’un côté, il y a un risque que le divorce entre le Royaume-Uni et l’Europe ait des conséquences sur la santé économique de ces deux entités. Or, une diminution de leur croissance serait une mauvaise nouvelle pour les exportations sud-africaines, qui pourraient être freinées. Mais d’autre part, de nouvelles portes pourraient s’ouvrir pour la région australe, avec la nécessité pour le Royaume-Uni de renforcer ses échanges en dehors de l’Europe, et de soigner ses partenaires traditionnels du Commonwealth, dont l’Afrique du Sud.
Partenaires d’investissement de choix
Le Royaume-Uni est aussi très important en termes d’investissements directs en Afrique du Sud, puisqu’il est le premier contributeur, une donnée importante pour le président Cyril Ramaphosa, qui table beaucoup sur les investissements étrangers pour redynamiser la croissance. Lors du premier sommet Grande-Bretagne Afrique, la semaine dernière, le Premier ministre Boris Johnson s’est voulu rassurant, en affirmant que les Britanniques resteraient des « investisseurs de choix » sur le continent. Londres a aussi montré une volonté de renforcer ses liens diplomatiques, avec en 2018, une visite de Theresa May, notamment en Afrique du Sud, et l’année dernière, la réouverture des haut-commissariats du Lesotho et d’eSwatini. On voit donc que le Royaume-Uni essaye coûte que coûte convaincre les pays de la zone que malgré les incertitudes très importantes, il saura rester un partenaire et un allié de choix.
Source: RFI Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée