Les autorités sud-africaines, qui cherchent à traduire en justice les frères Gupta, trio d’hommes d’affaires accusés du pillage de ressources publiques avec la complicité de l’ex-président Jacob Zuma, ont indiqué, lundi 5 juillet, qu’un avis de recherche international d’Interpol a été émis contre deux d’entre eux. Les frères Ajay, Atul et Rajesh Gupta, d’origine indienne, ont fui l’Afrique du Sud peu après la création, en 2018, d’une commission chargée d’enquêter sur la corruption généralisée pendant les neuf années au pouvoir de Jacob Zuma (2009-2018).
Interpol a publié des « notices rouges » contre Atul et Rajesh Gupta, a précisé dans un communiqué la procureure sud-africaine Hermione Cronje. Les notices rouges d’Interpol, émises à la demande d’un Etat, consistent à demander aux autorités dans le monde de localiser et d’arrêter un fugitif recherché pour une extradition, sa remise ou toute autre procédure judiciaire. Cet avis de recherche est lié à une affaire concernant un contrat de 25 millions de rands (1,48 million d’euros) payé à une société liée aux Gupta, Nulane Investments, pour réaliser une étude de faisabilité agricole. Le troisième frère, Ajay, n’est pas concerné par cette affaire.
Corruption généralisée sous l’ère Zuma
L’Afrique du Sud avait annoncé début juin finaliser un accord d’extradition avec les Emirats arabes unis, où se trouveraient les fugitifs.
Un rapport accablant publié en 2016 sur la corruption généralisée sous l’ère Zuma détaillait comment la fratrie proche de l’ancien président a remporté de lucratifs contrats publics et participé à la gestion des affaires de l’Etat, notamment la nomination de ministres. Englué dans les scandales, Jacob Zuma a été poussé à la démission en 2018 et doit être entendu par la commission anticorruption. Son successeur, Cyril Ramaphosa, qui a fait de la corruption son cheval de bataille, doit également être entendu.
En 2019, le Trésor américain a imposé des sanctions à la famille Gupta, gelant leurs actifs sous juridiction américaine et interdisant notamment aux banques internationales ayant des activités aux Etats-Unis de faire des transactions avec eux.
Source: Le Monde Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée